« Les enfants, rentrez pour souper… »
J’ai dû le répéter six ou sept fois et ils ont du me répondre autant de fois qu’ils voulaient glisser une encore. Ma fille, la fille et le fils de la voisine d’en haut jouaient dans les colossal bancs de neige derrière le condo tandis que je préparais le souper. J’ai eu la bonne idée d’inviter tout ce beau monde, sauf leur mère, à ma table. Le plan de la soirée : souper, dvd et maïs soufflés.
Vous qui me lisez, mères de nombreux enfants, je vous lève mon chapeau car j’ai réalisé que de recevoir pour le repas, prévoir les quantités, faire que toutes les cuissons soient prêtes en même temps, servir chaud et voir à tout ; j’ai réalisé que cela prends une coordination, un savoir-faire et une patience dont j’ignorais presque tout. Oh bien sûr, lorsque je vivais avec l’ex et que nous recevions à souper, je savais qu’elle passait une partie de la journée à cuisiner, je savais que cela lui demandait beaucoup d’organisation et que la facture d’épicerie était salée. Mon ex a tellement de talent en cuisine qu’elle aurait pu devenir chef cuisinière dans un restaurant. Elle obtient toujours les mêmes résultats et les mêmes présentations que l’on voit sur les photos dans les livres de recettes. En comparaison, je suis vraiment le pire des trognons en cuisine. Mais ce soir, j’ai réussi ce que je voulais faire. Il faut dire que de souper tous ensemble devant ciné-cadeau, il y a de quoi de magique ou alors la Ballade des Dalton a su les captiver suffisamment pour ne pas entendre un seul commentaire négatif.
En ce moment, le fils de la voisine dort à poings fermés dans le lit de ma fille. Cette dernière et la fille de la voisine se sont finalement endormies dans le salon après une bonne heure de jasette et de fou rire. Pour les paparazzis à l’affût, sachez que je dors seul dans mon grand lit et que la voisine dort chez elle. Sa seule présence et sa seule intervention s’est limitée à emmener son fils à la toilette, une heure après qu’il se soit endormi, afin d’éviter un pipi au lit.
Je suis fier de mon plan car j’ai su coordonner et répondre aux demandes de trois enfants sans me sentir pris au dépourvu. Ce fût tout un samedi soir et j’ai vu dans le regard de ma fille qu’elle était contente d’avoir ses amis avec elle pour la soirée et pour « dormir chez papa. »