Tante Mame
(1955)
Patrick Dennis
(Américain)
Flammarion
382 pages
Tante Mame est éprise de liberté, elle ose tout et est complétement imprévisible. Elle va élever à sa manière son neveu Patrick qui se retrouve orphelin alors qu'il n'a qu'une dizaine d'années ...
>>> Patrick Dennis s'est inspiré de sa propre tante, Marion Tanner, pour créer le personnage de Tante Mame.
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Un des romans les plus drôles que j'ai pu lire, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! Patrick compare à chaque début de chapitre la vie de notre Personnage Inoubliable (héroïne d'un article du Digest) avec la vie de sa Tante Mame, match que remporte haut la main cette dernière. Les aventures se succèdent sans temps mort, nous voyageons aux quatre coins du monde (ou presque), & nous sommes surpris à chaque fois. En fille du Sud, comme en Indienne, Mame est convaincante et nous séduit (embobine ?) : "Grands dieux, c'est le joueur de flûte de Hamelin, articula Pegeen, le souffle coupé" . Quant à Patrick, il est terriblement attachant ... Les personnages secondaires ne sont pas en reste, chacun est inoubliable, avec une mention spéciale pour Ito.
Le tour de force de ce roman ? Rendre léger les événements les plus graves, comme la Seconde Guerre Mondiale. Mais aussi être plus sérieux qu'il n'en a l'air comme lors de ce dîner chez des personnages franchement antisémistes.
Un ouvrage que je vous conseille donc fortement de découvrir.
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Adaptation cinématographique de 1958, durée 2h23
Assez fidèle au roman au début, le film prend des libertés au moment où Mame rencontre Beau. Ce qui est dommage car on perd de nombreux savoureux moments de l'oeuvre de Patrick Dennis ... Les petits détails, les rebondissements, les petites piques, m'ont cruellement manqué & [la mort de Beau n'a plus la même saveur]. J'ai aussi trouvé notre chère tante bien plus sentimentale sur pellicule que sur papier, dommage aussi. & Patrick est bien souvent trop angélique dans le film, de plus son rôle est franchement réduit ... Quant aux personnes de religion juive devant s'installer à côté des parents de Gloria, ils deviennent un directeur de cirque au nom italien/espagnol et sa femme qui serait une gitane ... La rencontre avec Pegeen est bien plus piquante dans le roman ... Il manque plein de moments vraiment drôles, et parfois un peu osés, etc. Pourtant, je ne nie pas que le film est sympathique et divertissant, mais je préfère largement le roman et ses nombreux détails bien plus croustillants (& souvent moins conventionnels).
Challenge Lunettes Noires sur Pages Blanches : 5