Après un été de festivals, j'ai eu un peu de mal à me remettre dans le bain des concerts policés des salles parisiennes. Cela aurait pu durer longtemps si je n'avais pas vu le nom des Magic Kids illuminé mon newsfeed. Je range ma flemme hivernale au placard pour la soirée et m'équipe pour affronter le froid et la foule.
Direction l'une de mes salles préférées: le Point Ephémère. Je ne sais pas si c'est grâce au canal Saint Martin (un de mes lieux favoris à Paris) ou si ce mélange de calme (l'eau) associé à l'excitation (le monde aux abords du canal et les sirènes des camions de pompier de la caserne voisine) qui crée un lieu pour ainsi dire hors du temps, mais toujours est-il que je suis toujours ravie de m'y rendre.
Ce soir, la 1ère partie est assurée par cinq normands, les Da Brasilians. Techniquement c'est la seconde, après Top Top, mais je n'ai pas pu assister au concert de ces derniers pour cause de crise d'hypoglycémie -comprendre dîner-. Le quintet français, chantant en anglais, nous offre une pop oscillant entre les 60s et les 70s. Le son est clair, l'harmonie des choeurs est sans impair, aucune fausse note en somme. Et pourtant cela reste encore un brin propret, à l'instar du polo du jeune chanteur, pour me transporter tout à fait. Une jolie 1ère partie néanmoins, je reviendrai les voir quand ils auront pris un peu de bouteille et que les barbes auront poussées.
Après de longues minutes de réglages, les Magic Kids s'installent sur scène. Pour ceux qui l'ignorent encore, Magic Kids, c'est l'un des nombreux groupes à tendance beachboyenne de cet été, qui a fait parlé de lui grâce aux tubes "Hey Boy" et "Superball'. Puis, à nouveau à la fin de l'été avec Memphis, album emprunt aux 60's: même pop rock surfisante, même naïveté dans les paroles, même musique décomplexée, n'ayant d'autre but que de vous que de vous faire danser.
C'est donc pour retrouver cette atmosphère estivale que j'ai daigné quitter ma couette et la chaleur de mon terrier ce soir là. Si sur l'album, tous les morceaux sont maîtrisés à la perfection -ajoutant encore à la naïveté de la chose (dans le bon sens du terme)- sur scène, c'est une impression de cafouillage qui domine. La voix du chanteur se perd derrière les guitares, sans parler de l'inutilité de la jolie violiniste, qu'on a envie de faire taire dès qu'elle se met à ouvrir la bouche. Ajouter à cela, ce grand échalas de Bennet Foster (aka le chanteur) qui se la joue Sue Ellen on fire... On devrait rentrer dans le jeu ou au moins en rire, mais même pas. C'est surjoué, cliché, convenu, à la limite je préférai nos gentils garçons de Da Brasilians, eux au moins, ils ne forçaient pas le trait. C'est finalement sur le rappel que les Magic Kids s'en sortent le mieux, s'amusant des soucis techniques et mettant enfin en avant la complicité qui les unit avec simplicité, on ne demandait pas mieux.