Ma cuisine de fauchée

De la récolte au pot

Confiture de cynorrhodon

Dimanche, après avoir passé  deux heures à cueillir quatre kilos de cynorrhodon , nous nous sommes attelés à la fabrication de la confiture. Le cynorrhodon contient de la Vitamine C -20 fois plus que les agrumes- les vitamines B, E, K et PP, de la provitamine A, des sels minéraux -calcium, fer, zinc, potassium, phosphore…- des sucres - saccharose et lévulose - et des tanins. Traditionnellement le cynorrhodon est utilisé pour prévenir les infections, particulièrement la grippe, et comme astringent pour combattre les diarrhées, la dysenterie,  la leucorrée, et les hémorragies. On s’en servait aussi pour soigner la lassitude et l’asthénie .

Après le sureau en confitures et sirops pour aider mes bronches asthmatiques à passer l’hiver qui dans mes jurassiennes montagnes dure au moins six mois -depuis septembre, j’ai déjà plusieurs fois soulagé mes bronches avec du sirop de sureau et, je confirme, C’EST EFFICACE, cela fait un peu l’effet du néo-citran et d’un anti-tussif- je compte sur les confitures de Rosa Canina pour m’éviter des rhumes et des états grippaux. Les âmes chagrines diront qu’après avoir bouilli, il ne reste plus grand rien des vitamines et autres bienfaits du cynorrhodon. Personnellement je pense qu’il doit certainement en rester quelque chose. Nos ancêtres cuisaient tout longuement or mes lecteurs et moi sommes arrivés jusqu’ici grâce à eux. Ils ne sont donc pas morts de leurs carences avant de se reproduire.

Fabriquer de la confiture de cynorrhodon selon la recette traditionnelle, où l’on fend une à une les gousses fraîches pour enlever les pépins et les poils, c’est long et fastidieux pour un maigre résultat. En effet, y a plus à jeter -pépins, poils, mouche, tige- que de pulpe utilisable.

La préparer selon ma méthode -ma recette ci-dessous- c’est aussi long mais moins rébarbatif pour un résultat tout aussi délicieux que la recette traditionnelle.

Une minime partie des 4kg de la cueillette de cette année. Sans ma chienne, elle s’est avérée plus généreuse que l’an passé . Je me moque mais ma coquine me manque. Pendant que nous récoltions les cynorrhodons, je n’ai pas arrêté de penser à elle et d’intérieurement rire de la frayeur qu’elle m’avait fait!

Ma recette:

-Cynorrhodons: les laver, enlever la tige et la mouche. Les mettre dans une casserole avec du jus de citron -1 citron par kilo de fruit- et de l’eau à raz des fruits. Cuire jusqu’à ce qu’il s’attendrissent. Les renverser avec leur eau dans une grande passoire fine -en plusieurs fois-  au-dessus d’une casserole ou d’un saladier. Les écraser -nous avons fait cela en plusieurs fois avec le fond avec d’un verre-. Peser le jus. Le mélanger avec du gélifiant dans la quantité qui correspond au poids obtenu. Mettre ce liquide sur le feu jusqu’à ébullition. Ajouter deux tiers de sucre par rapport au poids du jus de fruit. Laisser cuire 6 minutes. Verser dans des pots stérilisés et fermer. Pour ma part je renverse toujours les pots quand je fais des confitures. D’autres préfèrent ne pas le faire.

ATTENTION: avec ma recette sent encore un peu le “poil-à-gratter” au fond de la gorge lorsqu’on mange la confiture à la cuillère. Sur le pain on ne sent rien. Cependant si cette idée vous insupporte ou si vous craignez des allergies, mieux vaut choisir une autre façon de procéder. Les recettes, fort nombreuses sur la toile, ne manquent pas. Pour ma part, comme on se servait autrefois de cette partie du fruit comme vermifuge, je n’y attache aucune importance.

Le délicieux et bénéfique résultat final. Je dédie cette confiture à ma chienne Jocaste, qui l’aurait adorée si elle  m’avait laissé en fabriquer.