A quoi ça sert?
D'envier les autres... Leur maison, leur jardin immense. La balançoire qui trône au milieu des arbres...
La déco, l'argent, la tune, le sourire figé?
A quoi ça sert de croire que chez l'autre c'est mieux?
A quoi ça sert de ne regarder que par dessus l'épaule?
Et si on apprenait à se contenter de ce que l'on avait? Sans se soucier du dernier Iphone, écran plat, meuble de chez Habitat... Si on se disait la chance que l'on a d'avoir déjà ce que l'on a?
Être là, chez soi, au milieu des siens. Ceux que l'on a choisi parce que justement c'était eux. L'amour, les gosses.
La fameuse casserole, la lampe là, posée tout près de la table basse?
Vous savez, regarder ce qui ressemble au décor comme si c'était la première fois qu'on posait tout cela dans la pièce.
Avoir dans le coeur ces petits tremblements qui nous rappellent la première fois...
J'ai remarqué qu'avec le temps les couples, les amis prenaient tout comme argent comptant. Comme si, demain tout serait encore là.
Mais non, un ami est fragile, un amour est pauvre si l'on oublie d'en prendre soin.
Quelle horreur cette société de consommation qui fait que les enfants exigent une Nintendo DS, demande le dernier Dvd de Spiderman, Shreck et compagnie. Comme si c'était normal d'avoir tout ça puisque l'autre, oui l'autre, le voisin, le pote... a déjà tout ça.
Alors pas d'oranges ni de clémentines comme présents mais des euros, des euros jusqu'à plus soif... Et si jamais on se goure, gare à la réflexion...
-C'est pas ça que je voulais!
Et oui, le souhait est plus fort que l'intention!
Et le pire c'est ce sentiment de culpabilité quand on ne peut pas assurer.
Mince alors, j'ai raté ma vie!! Je ne peux pas offrir l'adsl à mes gosses dans leurs propres chambres!!! Merde va falloir que je bosse plus, encore... et toujours plus.
Et comment je fais pour ne pas envier cette méga baraque de plus de 200m2 alors que j'ai du mal à ne pas me cogner dans mon 62m2... Et comment je fais pour oublier que certains n'ont même pas 1m2 à eux...
Bonjour l'égocentrisme développé.
Vouloir toujours plus alors que si près de moi, d'autres crèvent de faim, de froid.
Ça sert à quoi d'envier ceux qui semblent avoir tout pour être heureux, si je ne sais même pas me contenter de peu?
C'est idiot comme les yeux ébahis, envieux ont tendance à s'agrandir de jalousie et comme le coeur frileux sait se protéger de ceux qui souffrent vraiment.
Un nombril, nous ne sommes que des nombrils envieux, destructeurs qui oublient que nous abîmons tout juste pour un temps. Si court... une vie, l'espace de rien et nous cassons, achetons sans jamais vraiment prendre le temps d'en profiter.
Pourtant observer la pluie qui glisse sur nos mains, le froid qui fait rougir les pommettes, la feuille qui s'envole si seule... Pourtant voir un lac lisse, plat, écouter le chant des oiseaux... Partir le temps d'une balade, adorer l'odeur de la bruyère, des champignons ramassés prêts à être savourer.
Pourtant le rire d'un enfant, le baiser volé, la main qui se serre dans la notre. La sensation de ne pas être seul.
N'est-ce pas plus important que de se demander pourquoi on a pas le break du voisin ou le dernier home cinéma inédit?
Une seconde de rien, quand l'ennui vous guette et que vous arrêtez de penser. Une seconde de rien et vous réapprenez à respirer.
Vous savez ce geste ordinaire qui nous maintient en vie, comme si tout était toujours acquis.
Vous savez, comme ce coquelicot qu'on ne doit pas cueillir pour ne pas le laisser mourir...