Marcel Légaut, privilégie l'expérience concrète où il essaie de discerner le sens et la place de la foi.
La Foi est davantage un mouvement intime, qu’un contenu de croyances. Don de Dieu, la foi ne porte ses fruits que si elle est reconnue et accueillie ...
Pour Légaut , comme pour Zundel, la Bonne nouvelle de Jésus-Christ n’est pas une doctrine, mais une Présence, une Personne… Le centre de la Foi, c’est Jésus.
La connaissance historique de Jésus, ne fonde pas notre foi. Les Evangiles sont un récit réfléchi : faits et interprétation sont inséparables : ils sont l’expérience des premiers chrétiens.
Mystère de l’homme et mystère du divin, se correspondent. Jésus est le passage obligé.
Légaut regrette le présupposé doctrinal que le chrétien pose avant de découvrir Jésus.
"Je suis convaincu de la priorité de la foi sur la doctrine. La doctrine peut couronner la foi, elle ne la fonde pas".
"La croyance due seulement à l'évidence de la doctrine ou même seulement à l'autorité de qui l'enseigne, n'est pas la foi".
Légaut. souligne "qu'il importe de découvrir par une connaissance historique appropriée et une compréhension par le dedans, les raisons profondes qui ont fait que les Pères des Conciles fondamentaux ont été amenés à formuler telle ou telle proposition".. Il nous faut accepter de parcourir le chemin qui a conduit à ces affirmations conciliaires, il nous faut aussi accepter la possibilité de formulation, voire d'affirmations nouvelles".
Avant les dogmes, il nous faut découvrir qui est Jésus, par les Evangiles. Avant les dogmes, il faut découvrir la foi des premiers chrétiens…
"C'est en étant pleinement homme, que Jésus est ferment de l'homme, et en révélant l'homme à lui-même, il lui révèle Dieu".
« la foi des premiers disciples est fondée sur la prise de conscience de ce qu'ils ont vécu près de Jésus : "Les premiers disciples, pendant les quelques mois vécus avec Jésus prirent progressivement conscience d'une exigence fondamentale, d'où émane le mouvement de foi qui les porta vers Jésus, comme vers nul autre. C'est seulement plus tard, après la mort de Jésus et tout ce qui la suivit, que ce mouvement de foi les conduisit à l' affirmation qu'ils posèrent à son sujet, ne pouvant alors user, pour la formuler, que des connaissances du temps et des croyances de leur peuple ... Leur foi est due à l'ascendant extraordinaire que leur Maître avait sur eux, par ce qu'Il était, plus encore que par ce qu'il faisait ou disait, par le sens qu'il avait de sa mission dont il leur parlait avec une conviction sans faille, une autorité inégalée; par la vie intense exceptionnelle d'union à Dieu qu'ils pressentaient en Lui à certaines heures... N'est-ce pas ainsi que, sans en avoir une conscience claire, que ces juifs passèrent de l'étonnement à l'admiration, puis à la vénération, pour enfin atteindre l'adoration ? » (Légaut)
Les apôtres ne croyaient pas en une doctrine, mais en Lui : Jésus. Aussi s’agit-il, moins de scruter les textes, que de se mettre à leur écoute. Entrer dans l’intelligence de Jésus, c’est rencontrer son propre mystère …