Lagarde remplace la croissance par l’inflation

Publié le 07 janvier 2008 par Nico2312
"Je ne serai pas candidat au poste de premier secrétaire, je refuserai de me mêler à quelque bagarre que ce soit". Ça y est, le suspense insoutenable a pris fin : Laurent Fabius ne sera pas candidat au poste de premier secrétaire du PS (sans doute n’est-il pas tenté par une nouvelle défaite face à Ségolène Royal…). Cependant le député de Seine-Maritime a au moins le courage de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : "il vaut mieux que nous nous mettions d'accord sur un projet novateur sur des équipes unies et renouvelées".
Et il va falloir faire vite parce que Nicolas Sarkozy, qui décroche dans les sondages, s’apprête à en remettre une couche en annonces dogmatiques et populistes pour masquer l’ampleur des difficultés économiques de France qu’il avait promis de résoudre au plus vite, notamment à l’aide du paquet fiscal et des heures sup défiscalisées (avec le succès que l’on sait). C’est la raison pour laquelle, se prenant pour le général de Gaulle, il convoque la presse mardi à l’Elysée pour une conférence de presse entre grand messe et "Sarko show". A moins que ce ne soit pour annoncer "urbi et orbi" son mariage avec Carla Bruni…
Il faudra au moins ça pour faire oublier que Christine Lagarde a enfin annoncé une hausse réelle (une grande première depuis son arrivée à Bercy), mais que malheureusement, il ne s’agit nullement d’une augmentation de la croissance, point sur lequel elle en reste à des incantations, mais bel et bien d’une hausse… de l’inflation. Sur France Info, la ministre de l’Economie a reconnu qu’"on aura sans aucun doute plus d'inflation en 2008 qu'on en a eu en 2007". Et de se justifier en accusant les autres, les Arabes qui font monter le prix du pétrole et les pauvres qui cherchent à acheter des matières premières : "je ne pense pas que les prix du pétrole baissent durablement en 2008. Je pense que les prix d'un certain nombre de matières premières, notamment agricoles continueront à augmenter tout simplement parce que la demande est très forte sur le marché mondial". Si l’économie mondiale refuse de jouer le jeu de rupture prônée par Nicolas Sarkozy, où va-t-on ??? C’est à croire que le monde ne mérite pas le génie français, alors que ce serait si simple de forer plus pour produire plus de pétrole et de cultiver plus pour produire plus de matières premières. Y a pas à dire les 35 heures ont fait beaucoup de mal en mettant à mal la valeur travail sur l’ensemble de la planète…
Et de toute façon, comme le dit Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme,"les Français ne doivent pas oublier ce pourquoi ils ont élu" Nicolas Sarkozy, et ce "malgré le marigot de la polémique politicienne, malgré les contestations a posteriori de l'opposition qui n'arrive pas à trouver sa voie". Parce que le président, lui, "n'oublie pas ce pour quoi il a été élu : la rupture se fera avec lui ou ne se fera pas. Il n'y a donc pas d'alternative à Nicolas Sarkozy". Avec de tels arguments, c’était vraiment pas la peine de nous faire une jaunisse au sujet de la visite officielle du colonel Kadhafi en France : en Libye non plus n’y pas d’alternative au leader de la révolution, tout comme en Russie, il n’y a pas d’alternative à Vladimir Poutine… lui aussi grand ami de Nicolas Sarkozy.