Ceux qui donnent le change

Publié le 30 octobre 2010 par Jlk

Celui qu’on tenait pour un méchant homme et dont la servante Aglaé a brûlé les carnets prouvant le contraire / Celle qui pose à la belle âme et récite donc par cœur des Poëmes de Dominique de Villepin / Ceux que la flatterie ne fait point ciller d’un cil docile / Celui qui déjoue tout attentat à la pudeur / Celle qui sniffe les confessions cathodiques des invités de Delarue / Ceux qu’on croit sur parole sans qu’eux-mêmes y prêtent la moindre foi / Celui qui se la joue impénétrable style Ombre jaune de Bob Morane / Celle qui ne montre rien de son impatience de les écraser tous / Ceux qui avancent en tortue romaine vers le Siège de la DG / Celui qui négocie à l’instinct style main de singe sous gant de caïman / Celle qui ruse avec le Cobra / Ceux qui avancent masqués de leurs visages nus / Celui qui passe pour l’affidé de Ceux du Siège / Celle qui grimace son contentement au personnel colère / Ceux qui n’ont jamais l’air de marner / Celui que son passé chinois tient debout / Celle qui passe de la vertigineuse lucidité du réveil au flou artistique de son tailleur Chanel / Ceux qui survivent dans le sexe anonyme / Celui qui dit peut-être en pensant jamais / Celle qui mégote pour faire chier les apprentis foutraques / Ceux qui invoquent Ben Laden pour mater la meute / Celui qui se réfugie dans les films de nature / Celle qui repart dans la vie avec une nouvelle déco fantaisie / Ceux que le seul nom de rue des Cascades fait pisser / Celui qui danse son architecture devant le colloques des financiers / Celle qui pense Futur dans son bureau de la Twin Tower en passe de s’effondrer / Ceux qui la ramènent sans être de la partie et voteront de toute façon contre par principe / Celui qui gère ses affects par SMS / Celle qui fait l’innocente malgré sa dégaine de Russe avérée / Ceux qui ont toujours l’air de passer chez Drucker / Celui qui feint de tout pardonner / Celle qui met l’embargo sur ses aveux / Ceux qui croisent leurs bois comme des élans sociaux, etc.


Image : Philip Seelen