degré XV, XXV
Publié le 31 octobre 2010 par Moinillon
Parmi les
malheureuses victimes des plaisirs charnels, j'ai rencontré un homme qui était
enfin revenu à lui-même, et qui, par les travaux d'une conversion et d'une
pénitence sincère, travaillait à son salut. Or voici ce qu'il m'a raconté :
«Les personnes qui se laissent aller à l'incontinence sont agitées et
tourmentées d'une ardeur violente pour les objets si corporels, elles sont
possédées d'un démon furieux et cruel, lequel est assis en tyran sur leur
propre cœur, et y fait sentir son infâme empire par des signes non équivoques;
de sorte que, lorsqu'elles sont tentées, et qu'elles contentent leur brutale
passion, elles éprouvent dans elles-mêmes les douleurs d'un feu semblable à
celui d'une fournaise embrasée; qu'elles sont si horriblement hors d'elles,
qu'elles ont perdu toute crainte de Dieu et des supplices éternels qu'elles
n'envisagent que comme des choses fabuleuses; qu'elles ont la prière en
horreur; que la vue d'un cadavre ne fait pas plus d'émotion sur elles que la
vue d'une pierre; et qu'elles sont si absorbées et si dévorées par le désir de
se satisfaire par des actions infâmes, qu'elles en perdent entièrement la
raison, et ressemblent plus à des bêtes furieuses qu'à des créatures
raisonnables.