Jeudi dernier c’était MA journée! Prems était chez ses grands parents et Deuz à la crèche (pas le choix mais à force d’entrainement la culpabilité est moins forte). J’avais besoin de ce moment là pour moi!
Lexou m’a suggéré de faire une séance photo et j’ai retenu son idée! Il ne restait qu’à déterminer le lieu. Après sondage à droite et à gauche je me suis décidée pour le canal saint martin.
La portion qui va de république à colonel Fabien est très agréable, même si ce jour là il y avait des manifs et que la circulation était déviée sur les berges du canal rendant la promenade très bruyante! J’ai poussé jusqu’à jaurès. Il était encore tôt, l’atmosphére était douce et ensoleillée. Je me suis décidée à aller à Montmartre.
Quoi de plus dépaysant pour un parisien que d’aller sur la butte.
Je me suis retrouvée touriste parmi les touristes.
Le coeur léger et le bagage mince j’ai grimpé les marches une à une jusqu’à la basilique du sacré coeur.
Tout en haut, un jeune homme jouait de la guitare à tous les étrangers venus ce jour là. Il chantait des airs connus qui m’ont renvoyé direct dans mon adolescence: du radiohead, du U2…
Je me suis sentie légère et tellement libre. J’avais tout Paris sous mes yeux, bercée par ces notes, au milieu d’une foule d’inconnus j’ai éprouvé un profond bien être. Je n’avais pas resenti cette sensation depuis longtemps.
Seule face à l’immensité. N’être qu’une au milieu de tant d’autres.
Puis je suis allée place du tertre regarder les artistes tirer les portraits et autres caricatures des gens de passage.
J’ai continué mon chemin vers la place des abbesses, l’église saint Jean, celle là même où mes parents se sont mariés
En prenant le petit escalier qui descend là, juste sur la droite, une rue pavée mène à l’ancien immeuble de mes grands parents.
Je suis restée devant à le regarder et à chercher la fenêtre de leur appartement là tout juste au premier. Ma grand mère est décédée il y a 10 ans, mon grand père a alors revendu ce petit 3 pièces.
Que de souvenirs sont remontés à ma mémoire.
J’ai appuyé sur le bouton et la grille s’est ouverte.
Je me suis alors collée sur la porte d’entrée du hall, j’ai inspiré le plus fort que je pouvais pour ressentir cette odeur de mon enfance.
Elle était là juste derrière cette vitre mais inaccessible.
J’aurais tout donné à cet instant précis pour pouvoir me retrouver gamine devant cette ascenseur à me réjouir des parties de nain jaunes que j’allais jouer avec ma grand mère en dégustant son quatre quart à l’orange.
Une envie irrépressible m »a alors saisie.
Je devais allez la voir.
Je ne suis pas retournée dans ce cimetière depuis le jour où on l’a accompagné là pour son dernier voyage.
J’ai marché sans réfléchir. Un vague souvenir de mur pleins de feuilles donc là sur la droite… J’ai parcouru les allées pleines de tombes par milliers tout droit sans m’arrêter. Le stress montait. je devais me rendre à l’évidence, rechercher une tombe avec pour seuls indices mes souvenirs n’était pas possible.
Je suis alors retournée à l’accueil, la voix toute tremblante j’ai demandé où elle était…
J’y suis retournée, je n’étais pas loin.
Mon coeur battait, mes mains tremblaient. le soleil commencait à tomber sur ces tombes qui devenaient de plus en plus froides. J’ai eu du mal à la trouver.
J’ai soulevé ces quelques fleurs et je l’ai vu apparaître, son nom gravé sur la pierre m’a brûlé les yeux.
Mes larmes se sont mises à couler de soulagement, de tristesse, de manque…
Je me suis assise quelques instants là à repenser à elle qui me manque cruellement…
Puis petit à petit, je me suis apaisée et me suis sentie ressourcée par cette journée chargée d’émotion.