Je me demandais toujours pourquoi il était nécessaire de commémorer les soldats
russes ce jour-là et non pas à la date plus orthodoxe de la radonitsa
(après Pâques) — jour consacré à cette commémoration... tout simplement parce
qu'il s'agit d'une cérémonie hautement officielle qui revêt une grande
importance pour la municipalité, une
petite agglomération de 20 000 habitants dont c'est la seule
«attraction».
Pendant la Première guerre mondiale, Puchheim «accueillait» dans son camp 24
764 prisonniers de guerre, provenant de France, de Russie, d'Italie et
d'Angleterre (dont 14 072 Russes et 10 692 Français : précision des stats
allemandes!). La fermeture du camp a eu lieu seulement avec le retour des
derniers prisonniers des années 1920.
Entre 1915 et 1919 un total de 585 prisonniers sont morts, la plupart de la
grippe espagnole de 1918. Les corps des soldats français ont été rapatriés en
France, tandis que ceux des 321 Russes ont été enterrés dans ce cimetière qui
est connu sous le nom de Russenfriedhof in der Lagerstraße (cimetière
russe de la Lagerstrasse).