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SayCet – Through the Window.

Publié le 01 novembre 2010 par Routedenuit

Saycet – Through the Window (2010) – MVS – Électro (surtout, mais vraiment pas que). Mars 2010

La première fois que j’ai écouté Saycet, c’était pendant ce superbe spot de la Croix Rouge qui en plus d’être magnifique, a le bon goût de faire passer un message plutôt fin.

SayCet – Through the Window.

La musique m’est restée dans l’oreille pendant un temps, sans que j’aie vraiment la curiosité d’aller chercher du côté de ses auteurs. Jusqu’à la semaine dernière, puisque comme tu as pu le voir, j’ai illustré les deux derniers articles avec leur musique. Alors, Saycet, c’est quoi ? C’est d’abord Pierre Leufeuvre, compositeur parisien qui sortit en 2006 un superbe neuf titres appelé One Day at Home, que la presse musicale n’a pas manqué de saluer. L’album s’inspire alors d’un trip-hop très électronique, allant chercher des sonorités très inhabituelles, presque mécaniques – tout en cultivant une richesse mélodique impressionnante. Leufeuvre illustre au fil des pistes la mélancolie et la solitude, sans pour autant tomber dans le pathos encombrant souvent propre à ce genre d’univers.

En 2008, il est rejoint par une chanteuse qu’il croise aux hasards de mySpace, Phoene Somsavath. Le courant passe merveilleusement entre les deux. Elle, qui travaille en parallèle sur un autre projet, l’emballe par la particularité de sa voix à la fois claire et profonde. SayCet s’aventure donc doucement sur le terrain de ce qu’on pourrait appeler une pop expérimentale, qui louvoie entre l’électro pure, l’instrumental qui n’est pas sans rappeler Explosion in the Sky , et le trip-hop. Si le son est quelque chose de très important pour Pierre Lefeuvre, l’image l’est tout autant. C’est alors qu’intervient Zita Cochet, qui s’attache à filmer l’abstrait, des couleurs et des formes, projetées pendant les concerts. La performance de SayCet s’apprécie donc sur ces deux plans, comme le suggère notamment cette vidéo.

Au delà de ça, SayCet propose quelque chose de planant, créant des atmosphères magnétiques et cotonneuses desquelles on ne se lasse pas. D’autre part, le trio explore les facettes de l’électro de façon surprenante, jouant sans cesse sur le contraste qu’apportent la voix de Phoene et la mécanique parfois rigide de la musique de Pierre. On pourrait leur reprocher une certaine monotonie concernant la palette des émotions explorées, néanmoins le travail effectué sur le son et le soin apporté à l’expression du rythme ne trompent pas. Ça fonctionne. Très très bien.

Enfin voilà. Je voulais en parler parce que c’est un album qui m’a marqué dans le sens où je ne peux dire qu’aucune des pistes ne m’a déçu. Je me suis fait avoir à chaque fois, tant j’ai eu l’impression d’expérimenter de nouvelles choses au niveau du travail du son. Je vous laisse avec à mon sens un de leurs plus beaux morceaux, qui me donnerait presque envie d’apprendre la valse pour tourner un clip improbable en forme de valse sur goudron sous la pluie.

SayCet – Through the Window.

On ne fait pas attention à la vidéo, qui n’est pour le coup pas du tout l’oeuvre de Zita Cochet.

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