2 novembre : le jour des morts

Publié le 02 novembre 2010 par Hermas

1. Sens du jour des morts

La Journée des défunts est à la fois une journée de commémoraison et une journée d'intercession. On fait mémoire des défunts et on prie pour eux.

Le 2 novembre, on pense à tous ceux qui nous ont quittés et que l’on n'oublie pas.

On prie pour les défunts car ils ont besoin d'une purification pour être pleinement avec Dieu. Notre prière peut les aider dans leur épreuve de purification, en vertu de ce qu'on appelle « la communion des saints ». La communion des saints, c'est la communion de vie qui existe entre nous et ceux qui nous ont précédés. Il y a, dans le Christ, un lien mutuel et une solidarité entre les vivants et les morts.

2. Origine et histoire de la Journée de la commémoration des défunts

Pour que la Toussaint, le 1er novembre, instituée en France en 835, garde son caractère propre et qu'elle ne soit pas une journée des morts, Odilon, abbé de Cluny, vers l'an 1000, impose à tous ses monastères la commémoration des défunts par une messe solennelle le 2 novembre. Cette journée n'est pas appelée« journée de prière » pour les défunts, mais « commémoraison » des défunts. A cette époque où la doctrine du purgatoire n'est pas encore élaborée comme à la fin XIIème siècle, il s'agit plus de faire mémoire des défunts que de prier pour eux.

Au XVème siècle, les Dominicains inaugurèrent en Espagne l'usage de célébrer trois messes en ce jour. Le Pape Benoît XV (+1922) a étendu à toute l'Église la possibilité de célébrer trois messes le 2 novembre en demandant de prier pour les nombreux morts de la guerre.

3. Message de Jean-Paul II pour le millénaire de l’institution de la commémoraison des fidèles défunts

A l’occasion du millénaire de l’institution de la commémoraison des fidèles défunts, Jean-Paul II a adressé un message à Mgr Raymond Séguy, Evêque d’Autun, Chalon-sur-Saône et Mâcon, et Abbé de Cluny :

« En cette année où l’on célèbre le millénaire de la commémoraison des fidèles défunts instaurée par saint Odilon, cinquième Abbé de Cluny, le centenaire de la fondation par votre prédécesseur le Cardinal Perraud, de l’Archiconfrérie de Notre-Dame de Cluny, chargée de prier pour les âmes du purgatoire, et le quarantième anniversaire du bulletin Lumière et vie, qui promeut la prière pour les défunts, je m’associe volontiers par la pensée à tous ceux qui, au cours de cette année, participeront à des célébrations offertes pour ceux qui nous ont précédés. En effet, au lendemain de la fête de tous les saints où l’Eglise célèbre dans la joie la communion des saints et le salut des hommes, saint Odilon a voulu exhorter ses moines à prier de manière particulière pour les morts, contribuant ainsi mystérieusement à leur accès à la béatitude; à partir de l’abbaye de Cluny, l’usage s’est peu à peu répandu d’intercéder solennellement pour les défunts par une célébration que saint Odilon a appelée la Fête des Morts, pratique qui est aujourd’hui en vigueur dans l’Eglise universelle.

En priant pour les morts, l’Eglise contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par sa Croix, nous obtient le salut et la vie éternelle. Aussi, avec saint Odilon, pouvons-nous redire sans cesse : »La croix m’est un refuge, la Croix m’est voie et vie [...]. La Croix est mon arme invincible. La Croix repousse tout mal. La croix dissipe les ténèbres ». La Croix du Seigneur nous rappelle que toute vie est habitée par la lumière pascale, qu’aucune situation n’est totalement perdue, car le Christ a vaincu la mort et nous ouvre le chemin de la vraie vie. La Rédemption « se réalise par le sacrifice du Christ, grâce auquel l’homme rachète la dette du péché et s’est réconcilié avec Dieu » [Tertio millennio adveniente, n. 7] (...).

Dans l’attente de voir la mort définitivement vaincue, des hommes « continuent sur terre leur pèlerinage; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d’autres enfin sont dans la gloire et contemplent la Trinité dans la pleine lumière » (Conc. oecum. Vatican II, Lumen gentium, n.49; cf. Eugène IV, bulle Laetantur coeli). Unie aux mérites des saints, notre prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la vision béatifique. Selon les commandements divins, l’intercession pour les morts obtient des mérites qui servent au plein accomplissement du salut. C’est une expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle « nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise » (Lumen gentium, n.51); « sauver des âmes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse de Lisieux, Prières, 6; cf. Manuscrit A 77, r°). Pour les âmes du purgatoire, l’attente du bonheur éternel, de la rencontre avec le Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui maintient loin de Dieu; Mais il y a aussi la certitude que, le temps de purification achevé, l’âme ira à la rencontre de Celui qu’elle désire [cf. Ps 42; 62] (...).

J’encourage donc les catholiques à prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles et pour tous nos frères et soeurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés et qu’ils entendent l’appel du Seigneur (…).

En confiant à l’intercession de Notre-Dame, de saint Odilon et de saint Joseph, patron de la bonne mort, les fidèles qui prieront pour les morts, je leur accorde de grand coeur ma Bénédiction apostolique, ainsi qu’aux membres de la communauté diocésaine d’Autun, à ceux qui sont engagés dans l’Archiconfrérie de Notre-Dame de Cluny et aux lecteurs du bulletin Lumière et vie. Je l’étends volontiers à tous ceux qui, au cours de l’année du millénaire, prieront à l’intention des âmes du purgatoire, qui participeront à l’Eucharistie, et qui offriront des sacrifices pour les défunts (...) ».

Mgr Jacques Masson