Comme toi.
C’est sans doute plus facile d’en parler chez les autres, de ces choses-là, celles qui touchent au secret. La musique. Je ne suis pas douée pour en parler. Mais s’il y a une heure où se déroulent les notes comme le fil des possibles avortés, c’est à minuit que ça se passe.
A minuit, j’écoute mon adolescence. J’écoute l’amour dont j’ai tellement et trop mal parlé. Une chanson, un texte, une voix.
Des paroles simples comme les sentiments sont fous.
19 ans et des poussières et mon amour désespéré et gros comme le monde. Mon monde: Benoît.
Benoît comme on ne l’a qu’une fois dans une vie: l’amour est total, jeune, mauvais mais simple. Beau pour toutes ces choses.
Les paradis de plastique, la violence crue, la déception de se rendre compte qu’on ne sera jamais ce qu’on avait prévu d’être: heureux et cons et tranquilles.
Ces souvenirs, ces mots et cette voix, je m’y allonge comme dans une baignoire vide. Cette petite musique, je la visite comme une maison qu’on a un jour habité, familière mais plus à soi. Les mémoires ouvertes sur des noces de papiers brûlés.
La musique en transport vers l’ailleurs révolu.
Vieux Félin c’est ma copine, parce qu’elle est là depuis le début. C’est une de mes premières lectrices. Elle est maman de deux gamins : Grumeau et Culculine, qu’elle n’a pas fait toute seule parce Jean-Jacques Goldman a aussi des limites. En compagnie des enfants, elle vit avec un homme-un-vrai que s’appelorio Pute et qui découpe des arbres pour son métier. Vieux Félin écrit sur la vie de famille, les belles-mères, les emmerdes au boulot avec un humour noir que je jalouse un peu plus chaque jour, sur un blog que je te recommande vivement de visiter sinon-je-me-fâche.
Je l’aime beaucoup VF.
Crédits photos: Maledimiele sur FlickR