J'apprends à passer chaque jour quelques instants à m'ass...
Publié le 03 novembre 2010 par Chroniqueur
J'apprends à passer chaque jour quelques instants à m'asseoir et à ne rien faire. Manière de méditation zen, bien que le mot "méditation" dans mon cas soit beaucoup trop gros et que du zen je ne sache rien. Au début, je m'enorgueillissais de me trouver parfois dans un lieu particulièrement propice à ce genre d'exercice, et j'avais une attente particulière sur la qualité que devait avoir ce moment. Autant dire qu'à coup sûr, c'était la meilleure manière de me frustrer, car je ne parvenais pas à m'apaiser, à me concentrer, qu'une mouche ou je ne sais quoi venait me déranger, et alors je m'énervais - je m'énerve toujours d'ailleurs. Ces échecs successifs et nombreux m'ont permis de comprendre une grande chose que disent tous les manuels de zen - que j'abhorre mais que je ne manque pas de lire: seulement s'asseoir, sans attente aucune. C'est très clair. Si quelque chose doit advenir, une émotion particulière, un peu de lumière, elle ne surgira pas parce que j'ai cherché à la provoquer de manière volontaire, intellectuelle, mais précisément parce que ne voulant rien, je permets que tout soit possible, je crée l'espace nécessaire en moi, j'accepte de ne plus chercher à contrôler, mais à me laisser surprendre. Mais même penser que je puisse être surpris, c'est encore beaucoup trop, et c'est prétentieux. Pourquoi devrait-on venir me surprendre comme le père Noël met des cadeaux dans les chaussettes des enfants. Et si rien ne devait jamais se produire, si "l'illumination" ne devait jamais se produire? Qu'importe. J'aurais vécu serein, nonchalant de quelque miracle que ce soit, dans des dispositions favorables ici-bas.