Gbagbo-Ouatarra: le match.

Publié le 04 novembre 2010 par Menye Alain

OUATTARA-GBAGBO / AFP - Ahmed Ouoba

Tout est pour l’instant calme en Côte d’Ivoire, d’Abidjan à Bouaké, en passant par Yamassoukro, San Pedro, Daloa ou Divo. C’est bon signe. Le président sortant Laurent Gbagbo est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle mais un second tour sera nécessaire face à l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara. Henri Konan Bédié, ancien président, père de l’ivoirité est éliminé. les deux qualifiés n’ont pas réuni une majorité absolue.

Laurent Gbagbo de l’ethnie minoritaire bété,  obtient 38,3% des 4,4 millions de suffrages exprimés. Un vrai coup de force qui fait entrer la Côte d’Ivoire dans le très sélect club africain des pays où le tribalisme recule. Alassane Ouattara, originaire du Nord du pays, arrive en deuxième position avec 32% des voix, selon les résultats provisoires fournis par le président de la Commission électorale indépendante (CEI) Youssouf Bakayoko mercredi soir lors d’une cérémonie.  Un second tour aura lieu vraisemblablement le 28 novembre.

Le grand perdant de cette élection Henri Konan Bédié, ancien chef de l’Etat chassé au pouvoir par les militaires en 2009 de façon cocasse, obtient environ 27%. Mauvais perdant, quelques heures avant l’annonce de la CEI, il avait réclamé un nouveau décompte des suffrages de l’élection de dimanche qui s’est déroulée dans le calme dans un communiqué lu par son directeur de campagne Djédjé Mady:  »Le PDCI (…) dénonce une volonté manifeste de tripatouillage des résultats. Le PDCI exige l’arrêt de la proclamation des résultats et le recomptage des bulletins de vote. »

Le théoricien de l’ivoirité, Henri Konan Bédié, processus qui avait conduit à l’élimination du candidat Ouattara et conduit in fine, en 2002, à une guerre civile, fait craindre aujourd’hui le pire. Mais, osons espérer que la paix s’installera durablement et que les égos surdimensionnés des uns et des autres se mettront au service de leur pays. Seul couac observé, les observateurs internationaux dépêchés sur place ont salué le bon déroulement des opérations mais ont émis des réserves après s’être vu refuser à plusieurs reprises l’accès à certains opérations de dépouillement des bulletins.

Que le meilleur gagne !