J’ai vu beaucoup de choses en matière de télé-réalité. Et à chaque fois, je suis horrifiée, puis je finis par trouver pire, et encore pire, puis encore encore pire.
J’ai vu des couples se tromper allégrement. J’ai vu des déneuronés s’ébattre dans des piscines ou des love capsules. J’ai vu des instincts bestiaux se réveiller dans le noir. J’ai vu des femmes se mettre à nu au sens propre trash du terme pour un pseudo-millionnaire. J’ai vu des Belges ridiculiser mon chtit pays adoré en se roulant dans la luxure.
Mais ce que j’ai découvert sur TF1 vendredi dernier, ben je peux vous dire qu’en comparaison, L’amour est là oùsqu’on se roule des pelles, Débilus Secret Story ou Qui veut épouser un dromadaire, ben c’est le mariage des Bisounours et des Barbapapas. Même L’île de la fornication c’est du pipi de colibri à côté de « Qui veut épouser mon fils ? »
A croire que la télé réalité actuelle se doit de rabaisser la femme plus bas que terre, de la réduire au simple état d’objet (sexuel), qu’on prend, qu’on jette, qu’on utilise et qu’on exploite. Est-ce ça qui fait vendre en ce moment ? Est-ce l’image qu’on veut donner de nous, petites créatures fragiles et romantiques ?
Je pensais qu’on ne pourrait pas faire pire que L’amour est aveugle, en matière de présentateur pistonné de type néo-nazi au QI d’amibe, mais également et surtout de en matière de « tu m’as l’air sexy dans le noir, surtout si je peux te palper à loisir et plus si affinités, mais au grand jour, je te largue comme une merde si tu ressembles pas à Pratt Bite ou à Claudia Chou Fleur ».
Et bien si…
On peut toujours faire pire, c’est ça la joie de la télé-réalité.
Vous allez me dire que j’ai qu’à pas regarder. M’enfin, vous me connaissez bien mal, vous savez que j’adoooooooooooore la télé-réalité, même si bien souvent elle me révulse. Tout comme j’adooooore regarder des émissions sur la shoah – adorer n’est pas le terme adéquat, je m’en rends bien compte - même si cette période de l’histoire me rend malade. La comparaison est mal choisie ? Bien sûr. Cela va de soi. Mais elle est explicite, c’est pas passqu’on est intéressé par un sujet (exemples : la guerre, l’inceste, le tuning, la prostitution dans les sous-sols de Namur, l’élevage de crevettes grises) qu’on n’a pas conscience de sa bassesse ou son ignominie (zavez déjà maté des yeux de crevettes à la mort, des fois ?)
Bref, j’ai découvert « Qui veut épouser mon fils ? » qui pourrait se traduire par « J’ai envie de me débarrasser de mon Tanguy, que j’ai pourri gâté et transformé en macho adepte du cromagnonisme, alors qui acceptera de devenir son esclave et par la même occasion la belle-fille d’une marâtre qui restera collée à vos basques toute la sainte journée, qui, dites-moi qui ? »
Et bien figurez-vous qu’elles se sont bousculées au portillon, les potentielles belles-filles-esclaves-femmes-des-cavernes.
Notamment les prétendantes de Giuseppe, le pire du pire de tous les Tanguy prenant part à l’aventure. A se demander si c’est pas un acteur, car je peux pas croire que de tels specimens masculin existent encore de nos jours. 39 ans, même pas beau (enfin, certaines aimeront sans doute), vivant glandant chez sa mère à l’âge indéfinissable car camouflé par le maquillage et un (mauvais) chirurgien esthétique. Se cherchant une top biche et le criant haut et fort. Mais surtout une boniche, logique, ça rime avec top biche. Donc une top biche boniche, car la femme est faite pour ça, vous l’ignoriez ? (ça = lessive, ménage, bouffe, repassage, apporter une tasse de café ou un jus d’orange, sans rien exiger en retour même pas un merci – écarter les cuisses à la demande aussi sans doute, même si ce n’est pas clairement dit, car sur TF1, on sait se tenir ma bonne Dame). Ben figurez-vous que j’ai même entendu une prétendante acquiescer d’un « t’as raison, chacun sa place et tout ira bien » (et une bonne baffe dans la gu…, ça lui remettrait pas le neurone en place, à cette demoiselle ?).
On croit rêver.
Meuh, non, on rêve pas, c’est la réalité, enfin la télé-réalité.
Giuseppe fait ensuite son shopping et se choisit cinq poules sur dix, qu’il emmène en boîte. Le clash a lieu lorsqu’elles lui demandent ce qui l’a séduit chez elles. « Ton cul », « tes nibards », « ta grande bouche avides de fellations », « tes fesses » - nan, je rigole, il a pas dit ça, je vous dis que sur TF1 on sait se tenir, mais c’était sous-entendu bien sûr. Pour la dernière, il avoue que ce qui lui a plu c’est « ton humour ». Et c’est là qu’elle se choque et qu’il lui fait bien comprendre que, non, il l’a pas choisie pour son physique, bien inférieur à celui des autres (et paf dans ta tronche)… Après une bonne engueulade, il conclut en la traitant de boudin et en lui ordonnant « mange et tais-toi ». Dans l’ordre inverse en fait, il la traite de boudin après qu’elle ait mangé, ben ça fallait pas la forcer à manger hein. Le ton monte et miss comico-clown, qui ne l’est plus du tout du coup, se ridiculise au plus haut point, elle aussi.
Abject.
Giuseppe n’est pas le seul spécimen qui participe au jeu, bien malheureusement. Pas un pour rattraper l’autre, même si Giuseppe est vraiment le pire du pire, je vous le disais. Je n’ai pas retenu les prénoms des autres, vous savez combien je n’ai aucune mémoire à ce niveau, mais je peux vous dire qu’il y a du lourd. Entre celui qui se fait apporter un verre d’oranges pressées chaque matin par môman pour râler de devoir ensuite le boire (tu connais le coup de « paf le presse-agrumes sur ton crâne vide ?), celui que sa mère aime d’amour même qu’il est si beau qu’aucune femme n’arrivera jamais à la cheville de mon gaminou d’amour (tellement musclé que tu nous la joues remake de Rambo ou Rocky, au choix), le sans doute puceau tout timide qui risque de se transformer en bête de sexe en direct live à la TV (un dépucelage en live, tu y as pensé ?) et celui qui exige de sa mère qu’elle lui repasse ses fringues (« merci », « s’il te plait », tu connais ?), y’a de quoi avoir les yeux qui sortent de leurs orbites et refusent ensuite d’y retourner, je vous le dis. A noter que le plus normal, finalement, c’est celui qui sera jugé comme anormal par les intolérants qui rôdent ou Monseigneur Léonard : l’homo. Ben oui, dans toute télé-réalité qui se respecte, faut mettre un homo maintenant, vous saviez pas ? Je me demande même si on va pas avoir aussi du transsexuel ou du travesti, j’hésite encore entre l’un et l’autre, à l’heure actuelle, mais on en saura plus vendredi.
D’un côté, je me dis que leurs mères ne reçoivent que le respect qu’elles méritent, zavaient qu’à pas éduquer leurs sales mômes comme des pachas. Bien fait pour elle.
D’un autre côté, je me dis aussi que les candidates ont également ce qu’elles méritent, zavaient qu’à pas participer à une telle daube. Bien fait pour elles.
Mais tout de même, ça me laisse songeuse de voir qu’en 2010, y’a encore de gros nazes machos pourris par môman et de grosses débiles prêtes à tout pour les séduire…
Fort heureusement, le ridicule ne tue pas… quoique, dans le cas de Giusseppe, keske c’est dommage !