Lettre à Léo

Publié le 06 novembre 2010 par Adamante

Je vous écris du bout du monde... Oui !

Je suis si loin de vous, Léo, à l’autre bout de votre monde.

Est-ce le fait de cette distance, de cette sensation de non-retour, je tiens à vous faire part de mes réflexions, de ce qui a changé dans ma vie suite à notre rencontre.

Face à ma relative solitude, j’ai pris conscience qu’il est des êtres, croisés au hasard de nos chemins, qui nous communiquent l’amour de la vie et vous en êtes.

Cela se tisse lentement, presque à notre insu, depuis l’enfance, petite construction de jours sans importance. Et puis un matin, on se réveille neuf, changé, la vie est là qui vous sourit alors que les circonstances vous accablent.

Que s’est-il donc passé ? Qu’est-ce qui a pu provoquer un tel bouleversement ?

On a beau regarder, rien de tangible n’apparaît, rien de nouveau depuis la veille, et pourtant…

On est là, détaché, serein face à l’adversité et tout nous paraît beau.

Nous sommes comblés.

Ne croyez pas que je me plaigne de cette incompréhension, comme tout animal doué de vie, j’apprécie avant tout le bien être et le plaisir et fais en sorte de les conserver.

Simplement j’aime à penser que cette sensation de paix libératrice, je la dois à la vertu d’un sourire partagé, d’un regard, d’un échange de quelques mots, en apparence anodins et qui modifient notre géographie intérieure.

Derrière le voile de l’inconscience, les angles doucement s’arrondissent, le paysage se sculpte et le torrent de nos émotions s’apaise. Insensiblement notre être profond se transforme.

Et puis un jour, à l’occasion d’un changement, comme ce départ impromptu vers des horizons lointains, nous prenons conscience d’un renouveau. La solitude se révèle illusoire, la distance mensongère, étrangement le manque a disparu.

Oui, je suis loin de vous Léo, très loin, je voyage dans une dimension qui n’est plus la vôtre et pourtant je sais qu’elles se rencontrent ces deux dimensions, qu’elles se nourrissent l’une l’autre, qu’elles sont liées et expriment ce lien au plus profond même de nos cellules.

Je vous témoigne de ma sympathie sachant que cela n’est pas fondamentalement nécessaire. Ces mots qui, de moi, s’envolent vers vous, sont j’ose l’espérer porteur de cette tendresse que vous m’avez offerte.

Gardez-vous bien Léo, de ce lointain pays qui est le mien, avec respect, je vous salue.

Adamante 

LA PETITE FABRIQUE D'ECRITURE

Quichottine