Je sors d’une catatonie provoquée. Ils m’ont bourrée de calmants de toute sorte et j’ai la tête comme en gueule de bois. Mais j’ai pas bu. Ils me trouvent agitée ces derniers temps et me mettent souvent en isolement. Ils m’ont retirés mes calepins, finalement leur idée de me faire écrire n’était pas si bonne que ça. C'est créer autre chose. Ils ne peuvent pas comprendre pourquoi je refuse. Ils essayent de m’expliquer mon état, je ne suis pas ce qu’ils disent.
Je le sais.
Ils ne comprennent rien.
De ce que je vis.
Il faudrait que je me raisonne, mais celui qui m’écrit a les yeux rivés sur moi. Il veut que je dise ce que j’ai fait. Moi je le sais, je sais très bien comment tout s’est passé. Il veut aussi que je dise que je le regrette. Mais ça sert à rien qu’il me pousse à ça car je ne regrette rien. Je me suis protégée, c’est tout. Je me suis protégée de toi qui me lis. Regarde derrière toi, il y’a le monstre tapis. Et ce monstre, c’est lui. Va au diable. Allez au diable tous les deux. Laissez-moi tranquille, vous ne comprenez rien.
Derrière chaque personne, il y a quelqu'un qui l'écrit et quelqu'un qui le lit.
Nous ne sommes pas seuls.
Nous sommes tous des personnages.
Lâchez-moi !
Libèrez-moi !
Tuez-moi au moins dans la fiction que je renaisse ailleurs.