Je suis montée.Nous nous sommes embrassés à la fin du film, alors qu’on l’a regardé l’un dans les bras de l’autre, je me suis endormie dans ses bras... Nous n’avons pas échangé un mot.
Nous n’avons pas échangé un mot. Au moment d’aller me coucher, je me baisse pour lui faire la bise, et il m’embrasse, je lui rends bien son baiser, parce que j’en avais vraiment envie. Mais comme un couple qui se connait bien, je suis allée me coucher, il m’a rejoint, alors que je dormais déjà, il m’a prise dans ses bras et nous nous sommes endormis. Pas plus que ça. Ni le matin d’ailleurs, « bonjour ma puce », alors qu’il était bien installé devant ses webzines d’actualité. Pas de baisers, aucun geste « inhabituel ». Il m’a juste dit « ton tel a vibré toute la nuit, c’est un signal d’appel manqué ou de sms »
Il avait l’air serein, ce n’était pas interrogatif. ; Je regarde mon tel, c’était D. harcèlement téléphonique, et 1 sms. « Comme à ton habitude... ce que tu fais de mieux c’est de disparaître. Dans quelle soirée tu es que je te rejoigne ? Ou alors dans les bras de qui pour que je t’oublie ? By the way, appelle-moi ... ou pas. Je comprends ta notion de bulle parisienne, j’y suis venu pour toi, je vais en profiter pour me désintoxiquer du mal que tu as mis à l’intérieur de moi avant de rentrer. Je me demande si tout ce que nous avons vécu ou ce que tu peux être, mérite ce que nous vivons. Tu m’as donné la force de changer pendant un temps donné, je n’ai pas été capable d’en faire autant. Tu ne changeras jamais. Va au diable, suceuse d’âme »
Ça m’a fait sourire. Tant que ce n’est pas suceuse de bites... c’est bon !
« C’est ton petit copain ? »
« Non »
« Ça te dit d’aller à une soirée sympa à l’occasion de la semaine de la photo ? »
Je remarque la musique Jazzy en fond... exquise. Il a tellement de goût. C’est dingue, quelle classe ! Artiste dans l’âme je ne peux qu’accepter.
« Y a des expos ? »
« Oui, ma belle, bien entendu... mais les expos tu peux les voir la journée. Tu bosses à quelle heure ? »
« Je viens de décider que j’y allais pas... je vais courir les expos »
« Et ton patron ? »
Très froidement « Je l’emmerde, t’as une idée des trucs les plus sympas ? »
« Bon, voilà le deal, tu vas travailler la matinée, ou te chouchouter. Je t’envoie au spa que je fréquente ? et puis John te récupère ici à 15h et tu passes t’acheter une robe chez un ami, il te fera un bon prix et tu vas voir des photos dans une belle galerie ? »
Sourire en coin, ton ironique : « Tu ne sens pas que tu fais le dictateur un peu ! t’es pas mon père :)) »
Il sourit malicieusement, le regard pour une fois n’était pas... amical. Faut dire dans mon tee shirt, je pense que j’étais pas mal sexy, assise en tailleur sur son canapé. . J’avais presque envie de lui poser la question. « Tu attends quoi de moi ? de flatter ton égo ? t’assurer de ton sex appeal ? Rajeunir à travers moi ?... ou c’est juste comme ça ? »
J’avais tellement peur qu’il me dise que je me faisais des films... Que je n’ai rien dit. Il m’intimide. Je n’ai pas envie que ça s’arrête j’ai le cœur qui bat tout le temps., j’ai peur, j’ai honte et je suis toute excitée. Ça va à un rythme parfois trop lent, parfois rapide... c’est tellement imprévisible, parfois comme si on faisait l’amour, je me sens au bord de l’orgasme. Des montées et descentes successives. Ça me fait penser à cette bonne femme que j’ai vu dans une vidéo sur Facebook qui a eu un orgasme dans un grand huit... J’y suis presque moi, mais ce serait une espèce d’orgasme après la masturbation, celui qui fait honte... Mais c’est tellement bon...
(S’excusant pour le langage cru, j’ai l’habitude d’appeler un chat, ...une chatte... c’est plus fort que moi :))) )
Je ré engage la conversation : « Et toi tu fais quoi auj? »
« Tu veux que je reste avec toi ? »
« ... Just asking... »
« Je travaille ma petite puce, et puis comme je sais que tu es un petit papillon qui a besoin de toute sa liberté, je veux que dimanche quand tu rentres chez toi, tu ne sois pas soulagée de ne plus m’avoir sur le dos »
Il me fait réaliser que je rentre dimanche à Tunis et que le rêve touchera (enfin) à sa fin pour reprendre une vie de cauchemar et de torture... J’appréhende de retrouver mon père malade, ma mère et sa vendetta, le regard froid et tendu de mon grand frère, l’hypocrisie des « amis » et connaissances, le bureau, les collègues et les diners d’affaire... J’ai en horreur ma vie et ma routine. Mon attitude change immédiatement, je me mets sur la table près de Samuel. J’ouvre mon mac book, et je flâne sur Netvibes sur mes sites de mode favoris que je visite ts les jours. Je n’avais plus le moral, d’un coup.
« Elle ne veut pas rentrer ma puce ?! »
« Non, »
« Mais il le faut, il y a ton papa... et tes amis... et ta vie »
« ... » Je ne réponds pas.
Je ne sais pas peut être que j’aurais aimé qu’il me propose de rester. Je serais peut être restée. Mais il n’avait pas l’air d’en avoir envie. Je suis troublée de penser comme ça, troublée par son calme.
J’essaie de le cacher. Je regarde une paire de chaussures magnifique :
Il me regarde, je ne bouge même pas, j’essaie d’avoir l’air absorbée par mes chaussures.
Il me caresse les cheveux... avec des envies d’enfanter : mais je ne saurais pas dire si ct enfanter avec moi ou avoir une gamine comme moi. Si c’était excitant ou incestueux. Il me tire un peu par les cheveux, m’embrasse « très paternellement » sur le front « Un café ? »
« Non, je vais au Starbucks en bas, j’ai envie de Donuts à la vanille. Je peux prendre une douche ? »
« Oui, bien sûr, je vais te donner des serviettes »
« Non c’est bon, je prendrais ton peignoir. Tu reviens quand ? »
« Ce soir, on ira à la soirée vers 22h. On dîne ici avant ? Je vais commander chez le traiteur, j’inviterais quelques amis et après on ira ensemble ou tu préfères qu’on dîne ici tranquilles ? »
« what does « tranquilles » means ? » (malice)
« Tu cherches les ennuis petite fille. Pour pas que tu te perdes sur le chemin de ta légende personnelle, j’inviterais mes amis, allez, je te prends rdv chez Lisa au Spa, et à 15h John passera te prendre, OK ? Je te confirme par sms. »
Je n’ai pas entendu le quart du reste de la phrase, j’étais bloquée sur l’allusion à la légende personnelle (mon Œuvre favorite, celle qui guide mes pas). Comment savait-il ? ou alors était-ce un merveilleux hasard ? Je suis au sommet du grand huit, mais j’ai déchanté par le sous entendu « petite fille » « tu te perds » ... que veux-t-il dire ?... Je me fais des films.
Il me regarde : « Réfléchis pas trop, prends la vie comme elle vient, à ce soir, profite de ta journée, t’as de l’argent ? »
Odieusement je réponds : « Papa n’est pas mort » sous entendu « je ne suis pas ta fille »
L’émotion m’a mise au bord des larmes.