A peine débarqué dans la grand hangar de l’aéroport, je slalome entre les voyageurs égards jusqu’à mon guichet. Fissa, je balance mon passeport à la pervenche frustrée, déguisée en hôtesse de l’air, en face de moi:
- Ah, non, Monsieur, désolée, il est trop tard. L’enregistrement des bagages est terminé.
- Attendez, je viens de faire le tour de Paris pour venir jusqu’à vous. On peut toujours embarquer, non?
- A condition de n’avoir aucun bagage à déclarer …
Voilà que la blondasse maquillée comme un Boeing trafiqué vendu low-cost à des Chinois regarde ma valise écossaise comme un colis piégé…
- Non, c’est un sac à main, un gros sac à main, mais un sac à main tout de même. D’ailleurs, la preuve, je ne le tiens que d’une main ! Hé, hé !
De guerre lasse, elle me répond :
- Ok, allez-y, Monsieur Castro mais dépêchez-vous, l’avion va bientôt décoller…
S’il y a bien une chose à ne pas me dire, c’est bien celle-là. Ni une ni deux, sous les yeux émoustillés de ma pompeuse d’air, j’effectue un strip-tease exprès. En calebute et pieds nus, je passerai plus vite les douanes, non ?
C’est ainsi que les passagers de mon vol ont la chance de me voir arrivé, quasi à poil, traînant une valise trop lourde pour moi et soufflant comme un bœuf… J’ai gagné ! Je m’assoupis aussitôt sous les vrombissements des moteurs.