In: L'Homme qui arrêta d'écrire, roman de Marc-Edouard Nabe, pages 129-130
“ Dans le bac à sable, voici les plus petits, entre trois et cinq ans. Je les observe dans leurs jeux. Leurs jeux, autant dire leurs combats. Qu’est-ce qu’il se foutent sur la gueule, les bambins ensablés. Des coups terribles à assommer un boeuf. Sans pleurer, le tout rond, là s’en prend une de la part d’un robuste petit garçon à sa droite, frappé à son tour à la mâchoire par un troisième qui, dans le même élan, et avec une vaillante ardeur, bondit sur le premier et le fait tomber. Arrive à la rescousse un second trio de gosses, ils engagent en choeur une lutte qui vire au carnage. Véritable affrontement d’hoplites. D’ailleurs en les regardant se battre dans la rude mêlée avec cette bravoure, je m’aperçois qu’ils portent tous des casques à aigrette ou à panache, des cuirasses pectorales, jambières à lanières, javelots et flèches... "