Magazine Journal intime

He called me a faggot

Publié le 09 novembre 2010 par Delphinedy
HE CALLED ME A FAGGOT
Rendez-vous vendredi dernier pour le seul jour du Festival des Inrocks auquel j'assisterai. C'est le prix de la précarité et surtout de demander son accred au dernier moment. On commence avec Free Energy, cinq grands gaillards venus de Philadelphie. Si sur disque je les trouvais ternes et dénués d'intérêt, sur scène il en est autrement. Complètement surexcités, ils dansent et sautent partout. Leur énergie est communicative puisque déjà les premiers rangs commencent à s'agiter. Bien que je n'accroche toujours pas à leur musique, trop lisse, leur prestation scénique m'a donnée envie de leur accorder une seconde chance. 
[MODE OBJECTIF OFF] Il n'y a pas qu'à eux que la scène réussit, pour le croire il suffit de regarder la performance de Surfer Blood, ce soir là, à la Cigale. Quand on les avait rencontrés, il y a quelques mois de ça, ils étaient dans l'euphorie du début, d'un de leurs premiers séjours en Europe. Après 7 mois de tournée non stop, à arpenter en long en large et en travers l'ensemble des États-Unis et aujourd'hui l'Europe, vivant et dormant dans leur van, ils ont gardé leurs bouilles poupones mais les traits sont tirés.
HE CALLED ME A FAGGOTStage invasion des Free Energy pendant "Swim" de Surfer Blood @ La Cigale


Sur scène, il n'en est rien, bien au contraire. La fougue des premiers jours est toujours présente, la précision en plus. Si leur concert en mai dernier m'avait charmé, celui-ci achève de me convaincre: les petits Surfer Blood sont devenus grands. On sent, chez ces adorateurs de Pavement, qu'ils ont pris de l'ampleur -d'aucuns diraient mûri-, qu'ils ne se contentent plus de reproduire les morceaux de leur album mais qu'à présent ils les habitent pleinement. Que cela soit sur leur tube "Floating Vibes" qui sonne plus lourd, plus âpre ou encore sur "Twin Peaks" où la voix de PJ, claire comme de l'eau de source se lance sans mal dans les aïgus, pour mieux revenir dans un cri pour le refrain. Sans oublier "Catholic Pagans" (ultimate favorite), qui résonnent comme jamais dans une Cigale qui finit enfin par s'échauffer. Moment d'allégresse sur "Swim" où Free Energy les rejoignent sur scène, dans un joyeux bordel ou encore quand Marcos vient jouer de la percu avec le public. Une petite demi-heure de concert et les voilà déjà partis. Pas rassasiées pour un sou on rêve déjà d'assister à l'un de leur concert en compagnie d'Interpol lors de la tournée européenne de ses derniers. [MODE OBJECTIF ON]
HE CALLED ME A FAGGOT
S'ensuit le tant attendu Carl Barât. Si le monsieur fait un peu tâche sur l'affiche américano-américaine, à tendance surf rock de ce soir, il s'en tire avec brio. Alternant ses morceaux solos à ceux des Libertines ou des Dirty Pretty Things, tout en s'effeuillant au fur et à mesure, pour le plus grand plaisir des demoiselles. C'est très joli mais bien poli pour l'un des ex leader des sulfureux Libertines. Et pourtant Carl fait des efforts pour communiquer avec son public, manque de chance il n'a toujours pas appris à articuler et on ne comprend pas grand chose, mais c'est l'intention qui compte, pas vrai? Mention spéciale au violoncelle et contre-basse qui l'accompagnaient, permettant de magnifier les morceaux solos, allant jusqu'à donner l'envie à certains de donner une seconde chance à son dernier album. Reste que le public est surtout déçu que Pete ne soit pas venu, preuve une fois de plus, que les deux lads n'ont jamais  été aussi bon qu'ensemble. On aime à croire qu'un nouvel album est en préparation, wait and see.
HE CALLED ME A FAGGOTThe Drums @ La Cigale, Festival des Inrocks 2010, Paris.

Pour clôturer la soirée, je demande le it-band du moment: The Drums. Après les avoir vus sur la grande scène des Eurockéennes, les voilà en tête d'affiche du Festival des Inrocks, devant Carl Barât, c'est dire s'ils sont "huge" en Europe. Bien câlées dans nos fauteuils au 1er étage on admire le jeu de jambes de Jonathan Pierce (chanteur) mais c'est à nouveau Mr Tambourine man qui a nos faveurs. Eux aussi, on pris du corps durant l'été, les morceaux gagnent en relief et offrent une seconde lecture de leur album. Le public est en transe et il ne semble pas le seul, puisque durant "Let's Go Surfing", Marcos (Surfer Blood) ne pourra s'empêcher de se jeter dans la foule. Mention spéciale à "Down By The Water" qui clôt leur show sur une note certes plus triste mais qui montre à ceux qui en doutaient encore que les Drums ce n'est pas que bon à sautiller et siffloter. 

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