Vous est-il déjà arrivé d'être assailli de questions existentielles? Je ne parle pas du fait de choisir le bon siège d'auto ou d'avoir un autre bébé, non, je parle de sujets vraiment dramatiques, essentiels à notre survie, qui nous confrontent à nos démons intérieurs.
Ces temps-ci, c'est mon cas. Je suis carrément bombardée de réflexions si profondes que je n'en trouve pas le fond. Ça se bouscule dans ma tête, c'est étourdissant. "Mais à quoi diable penses-tu Bizz?" vous demandez-vous avidement, foule en délire. À des choses comme:
Quelle faute abominable ai-je commis pour n'avoir droit qu'à une seule bonne nuit de sommeil pour vingt-quatre mauvaises?
Pourquoi, malgré toutes mes tentatives, Bébé fille n'a toujours qu'une seule pantoufle au pied?
Pourquoi ma petite princesse dit-elle "papa", "bain", "oui", "lait", "dodo", "bobo" et même "anticonstitutionnellement", mais pas "maman"?
Pourquoi, une fois le sevrage de bébé terminé, les seins ont-ils tendance à devenir plus petits que ce qu'ils étaient avant que nous soyons enceinte, allant même jusqu'à disparaître complètement?
Pourquoi les rôties ont-elles la fâcheuse habitude de tomber face garniture sur le plancher que je m'évertue à garder propre?
Pourquoi ma cafetière a-t-elle rendu l'âme si jeune sans même me léguer une remplaçante?
Quel péché ai-je commis pour que mon lave-vaisselle ne soit toujours pas installé, un mois après le déménagement?
Pourquoi les garderies sont-elles si méchantes avec moi et ferment-elles leur porte au moment où Bébé fille s'y plaît bien?
Pour quelles raisons diaboliques le dentifrice à la gomme balloune a-t-il été inventé, à part pour faire en sorte que Bébé fille réclame sa brosse à dent chaque fois qu'on passe devant la salle de bain?
Pourquoi y a-t-il toujours une brassée de linge propre non-plié qui se cache dans ma sécheuse?
Qu'ai-je fait d'impardonnable pour qu'après avoir passé une heure à préparer un souper délicieux tout en divertissant un bébé affamé, ce souper se retrouve-t-il sur le plancher pour cause de perte d'équilibre suite à un bébé-qui-s'accroche-désespérément-aux-jambes-de-sa-mère?
Et avant de me lancer dans l'aventure de la maternité, pourquoi PERSONNE ne m'a prévenue que je serais désormais INCAPABLE d'arrêter de penser à ma merveilleuse fille?
Cruelle. Vous ai-je dit à quel point la vie peut être cruelle?
Si, comme moi, la vie vous impose de grandes remises en question, videz-vous le coeur chères lectrices (et lecteurs, s'il y a). Je tenterai d'y répondre au meilleur de ma connaissance (et pour un maigre 100$ par question. Tsé, une aubaine!)