"- Tu sais que monsieur se contrefiche de demain ?
- Son mercredi est tombé à l'eau ?
- Pourquoi ?
- S'il n'est pas content que l'on soit mercredi demain, c'est que ce qu'il avait prévu est annulé. Tu ne vas pas en vouloir à ses copains d'avoir un empêchement.
- Je ne t'ai jamais parlé de mercredi.
- Celle-là, c'est la meilleure.
- Demain n'égale pas mercredi. Il faudrait penser à agrandir un peu, là-haut. Moi, quand je dis demain, je dis à l'avenir.
- Alors tu n'avais qu'à appeler les choses par leur nom.
- Ça ne t'avantagerait pas. Bref, est-ce que tu te rends compte ?
- De quoi ? Tu vas vite, tu sais… et tu mélanges un peu tout…
- Monsieur se fout de son avenir. C'est clair comme ça ?
- Normal.
- Comment ça, normal ?
- Il s'occupe d'aujourd'hui… Non, pas simplement de mardi. Figure-toi que j'ai agrandi là-haut.
- Non, non, reviens dans tes limites. Prenons l'exemple rétréci de ce mardi. Comment crois-tu qu'il s'occupe ?
- Tu sais, je ne le surveille pas… Mais déjà, il doit bloguer.
- Et peux-tu m'expliquer en quoi bloguer lui interdit de s'intéresser à son avenir ?
- Il ne s'interdit rien, il prend les choses dans l'ordre.
- Eh bien non, justement.
- Et pourquoi s'il-te-plaît ?
- Parce que bloguer, c'est patiner. Il blogue et point.
- Ah.
- Ta passivité me sidère.
- Eh bien je vais y mettre un terme illico. Toi, qu'est-ce que tu fais depuis tout à l'heure ?
- …
- Tu parles pour parler.
- …
- Autrement dit, tu fais du bruit. Et ça me casse les pieds. Merci d'observer que j'emploie ta tactique, je n'appelle pas les choses par leur nom".