Yul Brynner : prince des mille et un mystères

Publié le 22 octobre 2010 par Macadam Cowgirl

On le sait peu, mais l’acteur mystérieux et charismatique qui a joué dans Les 7 mercenaires, Les frères Karamazov, incarné un roi de Siam, un pharaon et tant d’autres, avait un petit passe-temps qui suscite curiosité et intérêt artistique aujourd’hui : la photographie.

Le fait est que parmi ses multiples talents artistiques et sa vie de bohème (il a été guitariste de night-clubs parisiens dans les années 30, a côtoyé Cocteau et a même été trapéziste au Cirque d’Hiver), Yul Brynner avait aussi la corde photographique. Il a laissé derrière lui 8 000 clichés de ses partenaires à l’écran, a fixé sur argentique pratiquement la totalité du tournage des Dix Commandements, d’Anastasia ou du Roi et moi, a tiré le portrait de légendes telles que Chaplin, Audrey Hepburn ou Anita Ekberg (pas Marlène Dietrich, une de ses maîtresses notoires, bizarrement) dans des attitudes rares et décontractées, qui leur donnent un nouveau visage.

Acteur très original de par son physique et sa « légende personnelle » qu’il voulait exotique et pleine d’inconnu (d’origine russe, il se présentait tour à tour comme mi-suisse mi-japonais, fils de gitans né à Sakhaline, et mille autre mystères), Yul Brynner s’est révélé très doué pour la photographie (en témoigne sa « Glass study » qui utilise à la perfection la symétrie et les noirs et blancs), transmettant à ses clichés un regard très personnel sur ses ami(e)s, désacralisant et humanisant les stars, immortalisant son « lifestyle » assez simple et élégant, sa famille, usant de la couleur ou du noir et blanc avec la même habileté.

Elizabeth Taylor chez elle, et l'une des "Glass Study"

Une belle atmosphère se dégage de ses photos : nullement vestiges un peu moisis d’un âge d’or révolu, elles ressemblent à des souvenirs de vacances heureuses, très vivantes, très proches de nous. Le souvenir d’une époque sans paparazzi pour suivre le moindre mouvement d’une star et sa vie privée.

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La très seventies galerie du Passage, à Paris (galerie Vero-Dodat) a accueilli après New York la petite exposition de 70 photos de l’acteur, choisies par sa fille Victoria parmi les 8 000 existantes. Elle est malheureusement terminée, mais le très bel ouvrage (en 4 volumes) édité par sa fille et préfacé par Martin Scorcese (pour le tome « 1956″ sur 3 tournages emblématiques) sur l’ensemble de ses photos est disponible au magasin Colette, ainsi que sur Amazon (voir ci-dessous).

Informations pratiques :

« Yul Brynner, a photographic journey », galerie du Passage, Galerie Vero-Dodat, rue croix des petits-champs, 75002 Paris.

Catalogue en 4 tomes, disponible sur Amazon ou chez Colette : 213, rue Saint-Honoré, 75001 Paris
www.colette.fr
Le livre est à 98 euros, ce qui paraît très cher. Mais en quatre volumes, vous avez une véritable mémoire du cinéma entre les mains. Et ne serait-ce qu’à cause du tome « 1956″, qui regroupe des photos rarissimes des tournages des Dix Commandements, d’Anastasia et du Roi et Moi, ça vaut le coup… pour Noël !

Site officiel : http://yulbrynnerphotographer.com/