Mes amies les Algies (3) : j’ai testé pour vous l’IRM.

Publié le 11 novembre 2010 par Wawaa


Dans le cadre de mes trépidantes aventures médicales du moment concernant les viles algies qui pourrissent l’irrigation nerveuse de mon magnifique bras droit, j’ai eu la chance de passer une IRM. Pour ceux qui ne savent pas comment ça marche, faites des recherches, je suis trop peu connaisseuse en matière de radiologie et compagnie pour expliquer comment ça marche.
Beaucoup du gens ont essayé de me faire peur. « C’est particulier les IRM, ça fait beaucoup de bruit ! », « Ah ça , faut pas être claustro ! », « Ca faiiiit peuuuur ! », « Ca dure longtemps en plus ». Hého les gars, je suis censée passer un examen qui va probablement déterminer l’avenir proche de mon bras droit.
Moi, t’façon, j’avais même pas peur. Et puis ça faisait juste trois semaines que j’attendais de pouvoir passer au grill pour enfin SAVOIR de quelle pathologie je pouvais me vanter d’être atteinte. Le truculent matin du 8 Novembre est arrivé, sans se presser. J’avais rendez-vous à 8h30 et don il fallait partir à 7h30 et donc se lever à 6h30… et là c’était le drame. Car oui, si j’étais avant très matinale du fait de mes horaires de travail, si je me levais encore il y a à peine un mois à 4h45 ou 5h15 tous les jours, rester à la maison, ne pas faire des nuits très complètes parce que JE SOUFFRE tu vois, j’ai repris l’habitude de me lever entre 8h00 et 10h00. Départ donc vers le micro-onde, la fusée, le coffre, appelez ça comme vous voulez, départ vers l’IRM à 7h30 donc.
Nous voilà arrivés à l’hôpital d’Auch à 8h00, mon papa reste dans la voiture pour jouer au Sudoku, ma maman m’accompagne. Beh, on est pas en retard hein. Mais le temps qu’on passe à l’accueil, qu’on trouve l’endroit des IRM et tout ça, il sera au moins 8h15. On va donc à l’accueil et on nous dit « Faut aller dans le bureau là bas, chercher les petites étiquettes ». Ben d’accord, en plus on va m’étiqueter. JE NE SUIS PAS UN FROMAGE OU UNE CUISSE DE DINDE HEIN, JE NE SUIS PAS UN PRODUIT DE SUPERMARCHE, non mais. Nous nous rendons donc au bureau d’à côté, faisons patiemment la queue environ 2 minutes, nous nous dirigeons vers la madame qui est assise derrière un écran d’ordinateur.
« Bonjour, j’ai rendez-vous pour une IRM ». La madame me regarde interloqué. « Il faut se rendre directement là-bas pour les IRM. ». Ca commence bien, s’ils commencent déjà à me faire tourner en bourrique, ça va me plaire.
Nous suivons donc les flèches qui indiquent « IRM ». Après avoir tourné à droite, puis encore à droite, puis à gauche, puis à droite, nous nous rendons compte que nous sommes allées trop loin. En revenant sur nos pas , nous trouvons l’accueil du service IRM… Mais, il est fermé. Et ouais. Je me doute bien que je suis la première et que le service ouvre à 8h30. Il n’est que 8h15 et donc, c’est fermé. Je sens que Mamounette s’impatiente. Un monsieur en blouse blanche arrive. J’ai envie de lui dire « Non, ne l’emmenez pas en service gériatrie, elle est gentille, on a besoin d’elle à la maison, même si des fois elle râle pour rien ». Il nous dit « bonjour », parce qu’il est poli et il nous dit « La secrétaire va arriver, je vais vous ouvrir la porte ». A croire qu’il a du  voir la mère gigoter et l’entendre maugréer.
Nous entrons et nous attendons la madame qui arrive pas très longtemps après. Je la laisse quand même s’installer à son poste. Elle finit par me dire que je peux venir lui apporter mes papiers, ordonnance , carte vitale … Je retourne m’assoir et j'attends. Pas très longtemps puisqu'à 8h25, le gentil monsieur qui m'avait ouvert vient me chercher. "Madame L". MADEMOISELLE, BORDEL, C'EST MADEMOISELLE, JE NE SUIS PAS ENCORE MARIEE *message subliminal pour un certain D.*.

Il m'emmène dans une alcôve fermée par un rideau. Me fait m'asseoir sur un fauteuil. Me parle comme si j'étais une débile. Me demande pourquoi je suis là. Je lui explique. Il m'explique que l'IRM c'est un gros aimant et qu'il ne faut pas avoir de métal sur soi. "Vous n'avez pas de bijoux ?" "non" "vous n'avez pas peur, ça va ?" "Euh non, ça va, rassurez vous, je ne suis pas claustrophobe" "A un moment je vais vous demander de ne pas avaler, ça peut durer 5 minutes" "d'accord". "Vous enlèverez votre soutien-gorge". Hého, je veux pas moi ! "Je peux garder mon pull ?" , "vous n'avez pas de t-shirt en dessous ?", "Non, mais j'avoue que j'ai un peu froid chez vous", "Gardez le pull, pas de problème. Quel est votre poids à peu près ?" , "90 Kilos monsieur", quoi faut être fière de son poids car personne n'en sera fier à ma place. TU VERRAS PAS MES SEINS. J'ai également gardé les chaussettes. TU VERRAS PAS MES PIEDS. Il faut dire qu'avec mon pull rouge qui descendait en dessous de ma culotte (dans laquelle j'avais une serviette hygiénique parce que réglée depuis le matin de manière hémorragique -et ce probablement dû au dérèglement hormonal provoqué par mes traitements récents à base de cortisone, opium et paracétamol -, j'avais peur du pire…), mes jambes pleines de poils, et mes chaussettes, j'étais d'une sensualité épatante. Le glamour me va si bien.
Le rideau a bougé. "Vous pouvez venir madame". Je me retrouve donc en salle d'IRM. Et l'autre il me parle toujours comme si j'étais une débile. Il m'énerve un peu. "Voilà le petit casque pour pas entendre trop de bruit et le bonnet pour les cheveux".
"Allongez-vous ici". Quand j'ai vu la largeur de la planche et l'épaisseur du ridicule matelas qu'il y avait dessus, j'ai de suite éliminé le "confortablement" de la phrase "vous serez confortablement installé sur un lit amovible" qui était écrite sur un panneau expliquant en salle d'attente, le déroulement de l'examen.

"Mettez vous un peu plus haute".
Ma tête est encastrée dans une sorte de grosse boite. Je me sens comme un singe dans un laboratoire. Il me ferme ce qu'il appelle le "casque" et me dit qu'il y a un petit miroir devant mes yeux, dans lequel je peux le voir aux commandes, dans sa cabine où il n'est pas seul puisqu'il y a un autre jeune homme. La planche est tellement étroite, que j'ai l'impression de déborder, si bien que quand il envoie le lit dans la machine je sens que ça accroche sur les bras et les cuisses. Je me serre le corps, je m'auto compresse.
Il m'a fait rentrer tête première dans le gros cylindre. Chut ça commence.
VouuuuuuuuuuuuVouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu vouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu vouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu.
Ca fait exactement le même bruit que le micro-onde. Et dites, je veux pas cuire moi, hein. Je regarde dans le petit miroir. Le monsieur il est concentré sur son pc. Je m'emmerderais presque dans cette grosse machine.

VOU VOU VOU VOU VOU VOU VOU VOU VOU VOU VOU VOU VOU VOU.

C'est vrai que c'est bruyant, mais c'est plutôt rigolo. VOU VOU VOU. Un peu saoulant quand même. Mais là c'est le grand moment où je suis saucissonnée en plusieurs images ! Le monsieur il voit mon intérieur de moi ! MAIS IL VOIT PAS MES SEINS, nananère !
VOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUOOOOOOOOOOOOOU.
Paré au décollage de la fusée wawaa.Ouais, je le dis maintenant parce que mois, coincée dans ma grosse capsule, à attendre que ça se termine, à limite m'endormir tellement je me faisais chier, j'avais envie de dire des conneries.
VOUUU VOU VOU VOU VOUUUUUUU VOU VOU VOU.
Hey mais attends là, j'entends de la musique entre les VOU VOU VOU VOU. Y'a Florent Pagny qui chante. La Patagonie, les chèvres, tout me revient, je suis au paradis, youpi.
Les VOU VOU VOU s'arrêtent. "Vous allez bien madame ? Vous m'entendez". "Oui, oui je vous entends". "Bon , maintenant il va falloir éviter d'avaler pendant 3 minutes 40". Dju, c'est précis ça mon gars. 3 minutes 40. "Je vous laisse un petit répit, avalez tout ce que vous pouvez". Euh, beh déjà je vais commencer par ma salive, pis j'ai pas trop envie de manger le casque, ça a l'air indigeste.
Les 3 minutes 40 commencent. Je me mets en tête de compter jusqu'à 220. Parce que 220 secondes c'est 3 minutes 40. Mais ça fini par me gonfler surtout que le VOU VOU VOU reprend, et VOU VOU VOU et VOU VOU VOU et VOU VOU VOU. Je me concentre pour ne pas avaler. Ca parait pourtant facile. Et bien pas tant que ça. Car malgré moi, le fond de ma gorge se contracte et hop, j'ai avalé un petit chouillas de salive. J'attends qu'on m'engueule, mais rien. Même pas drôle. Je me reconcentre. Merde, j'ai encore avalé. J'attends qu'on m'engueule, mais rien. VOU VOU VOU VOU.
Tout s'arrête tout à coup. Et j'entends "Vous pouvez avaler madame, nous allons vous sortir de là". Cette dernière phrase m'a fait bizarre. C'était assez loufoque comme conclusion, je dois avouer. Son assistant orné d'une tite barbiche vient me libérer. Lui aussi me parle comme à une débile. "Voilàààààààà, releveeezzz vouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus". Pitié, j'ai entendu assez de VOU VOU VOU comme ça pour qu'il en rajoute. "Je repreeeends le cassssquuueuuuh aussi". Mais qu'est ce qu'il a à me parler comme si j'étais handicapée mentale, il a vu sur l'écran que j'avais pas de cerveau ?
"Le booonnnnet aussi".
Merde j'voulais repartir avec !
Je pars me rhabiller, sont complètement timbrés ces deux là. Hé. C'est l'aimant , ça a attaqué leurs méninges ! J'en suis sûre.
Je repars en salle d'attente et comme son nom l'indique, j'attends. Disons qu'en tant que patiente, je patiente. Un docteur m'appelle pour que j'aille dans son bureau. Il a pas l'air commode et comme il  a pas dit bonjour, je lui donne mon bonjour le plus enthousiaste du monde "BOOOOOOOOONJOUR". Après tout vu qu'on m'a parlé comme une débile, je vais faire pareil maintenant. Il se sent un peu embarrassée et dit vite "bonjour" à peine audible parce qu'a priori ça lui arrache la bouche à coup d'fourche d'être poli.
Donc il me dit qu'il y a une petite sailli au niveau C5 C6 C7 que le truc médullaire n'est pas touché, qu'il y a un début de discopathie et que c'est pas très grave. Je veux bien croire que c'est pas très grave, mais j'ai mal moi.
Bref, je repars avec un bébé hernie …MAIS QUI M A FAIT CE BEBE DANS LE DOS ? En tous cas, j'ai la preuve sur les clichés, dans ma boîte crânienne, y'a même un cerveau !

La suite au prochain épisode ou pas.