Petite leçon de serial shopping by Anaïs

Publié le 11 novembre 2010 par Anaïs Valente

Aujourd’hui, je vais vous donner une petite leçon. Une petite leçon d’économie.  Pas l’économie au sens large hein (vous m’avez déjà bien regardée ?), mais d’économie au sens faire des économies, gagner du flouze, faire des affaires.

J’ai une petite grosse manie, celle d’être obsessionnée par le gratuit, j’adooore ça.  C’est tellement bon de manger du gratuit, de se laver avec du gratuit et de nettoyer son intérieur, une fois l’an, avec du gratuit.  J’ai fait des adeptes parmi mes collègues, qui furent difficiles à convaincre, surtout Mostek, et maintenant je tente de convaincre mes amies, tant qu’à faire.

En ce samedi matin de novembre (30 octobre, en fait, mais vu la noirceur du ciel, les feuilles mortes et la pluie qui mouille, on se croirait déjà en novembre : un vrai temps pourri de Toussaint déprimante), je fais la grasse mat en matant un reste de Secret Story qui traîne sur une vieille cassette, un épisode dans lequel Josiane est encore présent(e), c’est dire.  Je zappe ensuite sur deux vieux épisodes de Mentaliste (rhaaaaaaaaaaaaaaaaa, Jaaaaaaaaaaaaaaaaaaane, je l’aime d’amour, il me fait un effet dingue, là, en bas, dans le bidou, cet acteur si craquaaaaaaaaaaaaaaaaaant que je ne regarde pourtant pas en streaming, lui, bizarre, il s’ajouterait bien aux bellâtres aussi…). 

J’hésite entre rester en pyjama toute la journée vautrée sur mon canapé à regarder des séries ou prendre une bonne douche puis me vautrer sur mon canapé et regarder des séries.  Même résultat donc, odeurs en moins. 

J’opte pour la première solution, et, une fois sous ma douche, je me souviens soudain que j’ai dans mon portefeuille un bon pour un dentifrice gratuit chez Di, valable uniquement ce jour et JUSQU'A EPUISEMENT DU STOCK.  Diantre, j’aurais dû faire sonner mon réveil et être au magasin deux heures avant l’ouverture, comme lors de la sortie des Harry Potter, mais j’ai oublié.  Alors, je termine ma douche, je m’habille et je me précipite vers mon Di.

Là, j’y trouve un dentifrice, ouf, il en restait, je suis sauvée, je ne pleurerai pas toute la journée de désespoir.  Passque c’est un dentifrice qui rend les dents blanches dès la première application, qu’y disent.  Attention, bientôt, quand je sourirai, ben on me verra de la lune, je vous le dis.

Une fois à la caisse, je me transforme en gentille petite namuroise qui conseille ses compatriotes : et d’indiquer à une gentille dame où se trouvent les autres dentifrices, et de conseiller à une autre gentille dame désespérée de ne pas avoir reçu le bon dans sa boîte de le découper, là, sur le folder de la caisse, vous voyez, sous le regard un brin courroucé de la vendeuse qui ne répond pas à mon « je me mêle de ce qui ne me regarde pas ? » hilare.

Et puis je repars vers Point Carré, magasin diabolique plein de jolies choses où je ferais mieux de ne jamais entrer mais où j’ai repéré un superbe manteau en vitrine.  

Je sais, je sais, je ferais mieux de rentrer tout droit, dans détour, mais je ne peux.  Une fois vu, une fois connu, il me faut l’essayer.  Alors j’entre.  Et j’essaie.  Et j’achète.  Ben oui quoi, que voulez-vous, je reste une faible femme envers et contre tout.  Et puis la vendeuse est hyper sympa et souriante (ça change de celle du magasin quasiment situé à équidistance de celui-ci, où j’attends toujours qu’on m’appelle pour le gilet fuchsia qui me faisait de l’œil, j’ai nommé Totem et son abominable vendeuse des neiges), elle découvre que j’étais sa voisine jusqu’à il y a peu et on taille une petite bavette, et la responsable, enfin celle qui a l’air de l’être, hyper sympa aussi, elle met mon Jimmy en lieu sûr durant mon essayage (Jimmy, pour rappel, c’est mon caddie de courses, vu qu’entre-temps suis allée à Delhééééés chercher diverses choses ainsi que mon jus d’orange Tropicana hometruc gratuit grâce à un bon obtenu via le net – on ne se refait pas ma bonne dame), me propose deux fois son aide.  Elles sont cools les vendeuses, et ça mérite d’être noté.  Et elles ont raison : avec un temps pareil y’a qu’une chose à faire, dépenser ses sous et se faire plaisir.  Et elles ont aussi raison de m’inviter à revenir, vu que dans un mois c’est mon anniversaire et que j’aurai un super bon de réduction, et puis la marque de mon manteau (je suis grillée, je dis déjà MON manteau), elle fait plein de jolies tuniques hyper chouettes, du genre dont je suis friande, mais à des prix tout de même trop trop trop élevés, dommage.  Bref, c’est chouette l’ambiance de ce magasin.  Que du bonheur.  Bonheur que je conclus en m’offrant ce superbe manteau.  Et voilà comment en partant chercher un dentifrice et un jus de fruit gratos (ainsi que quelques menues choses gustatives), on revient avec un manteau trop beau trop chaud (pure laine), même s’il coûte les yeux de la tronche.

Mais bon, attendez, y’a deux semaines j’ai acheté un canapé en cuir, la semaine dernière une cuisine équipée, alors hein, cet achat, c’est du pipi de canari.  Donc des économies.  En plus j’ai gagné 2 euros sur mon manteau, grâce à un vieux bon qui traînait dans mon portefeuille.  Puis j’ai eu un dentifrice gratuit.  Des économies je vous dis.  CQFD.  Et puis je me demande si je ne pourrais pas le déduire fiscalement, passqu’après tout, ça m’inspire des billets, donc il peut être considéré comme des frais professionnels, ce superbe manteau tout beau, nan ?

Illu issue du livre Serial shoppeuse, qui m'a inspiré ce titre, et qui m'a l'air drôlement fun.