Magazine Journal intime

J’ai testé la gaine de l’an 2000, ou le highwaist shaper panty

Publié le 12 novembre 2010 par Anaïs Valente

Ouais, je sais, on est en 2010, j’aurais donc dû écrire « j’ai testé la gaine de l’an 2010 », mais ça sonne moche non ?

J’ai toujours été en admiration devant ces gaines miraculeuses supposées donner la taille mannequin même à Obélix.  Ben oui, je crois aux miracles moi, je veux croire que je peux manger un triple swiss au Quick suivi de churros bien sucrés le tout arrosé d’un coca (light), sans prendre un gramme, je veux croire que je peux garder le poids de mes 18 ans jusqu’à mes 81 ans, après tout les chiffres sont similaires, et je veux croire qu’une gaine, quel que soit le nom qu’on lui donne actuellement, ne va pas se contenter de faire effet « vases communiquants », savoir « quand tu écrases le gras là et là, il ressort impérativement juste au-dessus, y’a pas photo ».

Oui, je veux croire aux miracles.

Alors j’ai voulu tester le « luxury shapeware cass », c’est son nom.  Ça a la couleur d’une gaine, ça a l’aspect d’une gaine, mais ça n’a pas (ou plus) le nom de gaine, comme le Canada Dry. 

Tout d’abord, me vlà confrontée à un choix cornélien : lequel choisir, passqu’il y a tout un tas de modèles, qui portent tous des noms imprononçables à la suédoise, sauf que c’est en anglais.  J’hésite donc entre le highwaist shaper panty, qui, comme son nom l’indique, est un panty, soit un genre de cycliste qui remonte jusqu’au nombril, et le bodysuit qui, comme son nom ne l’indique pas, est un genre de top.  Passque je sais où mon gras se localise : sur le bidou, sur les hanches et dans le dos, même que ça fait un petit bourrelet, enfin plein de petits bourrelets autour du soutien-loches.  Donc pour moi, faudrait le highwaist shaper panty bodysuit en fait, qui irait des épaules aux genoux, mais y’a pas.  Alors je me dis que le bodysuit serait parfait, d’autant que je dois vous faire des photos, et je préfère montrer mon dos que mon cul, tout bien réfléchi.

Et je commande le highwaist shaper panty.  Cherchez pas à comprendre, chuis blonde et distraite. 

Par contre, je le choisis noir, passque ça fait plus moderne.  Et puis la couleur chair, rien à faire, ça rime avec grand-mère. 

Et je le reçois couleur chair-grand-mère.  Cherchez pas à comprendre, doit y avoir une blonde distraite par là-bas aussi.

Donc c’est chair.  Et c’est super étroit.  Normal, sans doute, faut que ça serre le gras.

Je l’enfile donc un beau matin, à l’heure où mon bide ne me fait pas encore ressembler à une femelle éléphant (une éléphante ?) en fin de grossesse.  Bon, faudrait un chausse-fesses, ça serait plus facile, mais j’y arrive.  Je l’enfile sous un jeans qui me fait de jolies jambes.  Et je réalise que j’ai vraiment mal choisi, car mes jambes sont minces, y’a rien à aplanir, donc si je fais des photos avant-après en jeans, on verra rien.  Je vais devoir m’y coller en caleçon, enfin en legging, comme on dit maintenant, le terme est plus joli, même le résultat est tout aussi moche sauf si on camoufle avec une petite robe ou une tunique.  Anaïs, ma pauvre Anaïs, dans quoi t’es-tu lancée.

Je m’admire dans la glace mais ne remarque pas de différence frappante.  Mes cuisses sont toujours aussi fines, mon postérieur toujours aussi celluliteux, mon bourrelet de gauche toujours visible, mon bourrelet de droite aussi, mon bidou toujours heureux de vivre.

Je pars ensuite bosser.  En marchant, je me dis que mon jeans est vachement serré, que c’est nin possip d’avoir tant grossi.  Puis je me souviens que je suis engoncée dans ma gaine mon highwaist shaper panty.  Ça serre (j’avais écrit « ça sert », quand je vous dis que je suis distraite).

Jusque 10 h, tout va bien.  Même si personne ne me dit « tchuuuu, t’as fondu toi, depuis hier ».  Et pour cause, on voit pas de différence.  Mais je suis en jeans, peut-être qu’avec un legging et une tunique près du corps, je serai métamorphosée…

Ensuite, j’ignore si c’est l’heure à laquelle je commence à ballonner ou si c’est le hightwaist shaper panty qui se détend un peu à force de tenter de me « contentionner » (comme les bas de contention quoi), mais au niveau du ventre, il se met à rouler sur lui-même pour faire un petit amas de tissus bien rebondi à hauteur du nombril, ce qui me donne l’air encore plus replète du bide.  Et c’est vraiment pas agréable.  A plusieurs reprises, je tente de le remettre en place, mais dès que je m’assieds sur ma chaise de bureau et que je respire, c’est reparti pour un tour d’enroulement.  Rester debout, je veux bien, mais arrêter de respirer, je m’y oppose.

Le soir venu, j’enlève mon attirail, un peu déçue.

Mais le pire reste à venir.

Je dois faire des photos, je l’ai promis.

Sauf que j’avais pas pensé à un insignifiant petit mini détail : faire une photo de mon postérieur en legging, toute seule, ça va être complexe.  Bon, y’a bien le programmateur de l’appareil, mais ça me botte peu, j’en ai pour des heures.

Seule solution : trouver une personne de confiance qui fera les photos.

Et quand je dis personne de confiance, j’entends personne de CONFIANCE, passque se faire photographier le popotin avec et sans highwaist shaper panty, en legging noir, bourrelets inclus, c’est relativement humiliant.

Enlevez le « relativement ».

Alors je trouve une personne de confiance, à qui je fais promettre de ne jamais jamais jamais révéler combien mes fesses sont immondes et mon bourrelet de droite, ainsi que celui de gauche, difformes.   Je lui fais signer une clause de confidentialité, elle s’engage à me remettre les négatifs (oui, bon, c’est du numérique, mais vous voyez le topo quoi) et le moment le plus humiliant de ma vie commence.

Pas la séance photos en elle-même, non, car on a ri comme des baleines durant tout l’épisode, ri du comique de la situation, ri de l’avant-après pas flagrant, ri de mon legging transparent, ri du flash de l’appareil qui montre ma culotte jaune (a-t-on idée de mettre du jaune pour une séance photo), l’étiquette du legging et même un peu de cellulite.  Beaucoup ri.  Mais pour le reste, humiliant.  HUMILIANT je vous dis.

En plus, le pire restait à venir : une fois chez moi, j’ai dû revoir les photos, en big méga format de la mort qui tue.  L’horreur.  Là, j’ai réalisé qu’en effet, ça atténuait un peu mes bourrelets.  En effet.  Pas totalement, mais un peu.

Mais je vous le dis : voir ces photos, me voir de dos, voir un tel résultat, ben ça m’a donné une seule envie : prendre rendez-vous pour une liposuccion. 

Vite.

Y’a un chirurgien dans la salle ?

Verdict : je ne suis pas totalement convaincue, la gaine de l’an 2000 est trop serrante pour être confortable, mais pas assez pour faire totalement disparaître mon gras.  Bon, niveau fesses, j’avoue ça camoufle un peu la cellulite, et niveau bourrelets, ils sont un peu moins voyants, donc ça peut être utile sous une tenue hyper moulante.  Mais je trouve que c’est pas assez efficace.  Faut souffrir pour être belle, ok.  Alors je veux bien porter le highwaist shaper panty sous mes fringues, être serrée et avoir un bourrelet de tissu sur le nombril, à condition qu’il supprime totalement mes formes, comme sur la photo de démonstration, passque là, ben la madame, elle a plus ses bourrelets.

Vous voulez voir mes photos... mouahaha, disparues les photos, et j'ai détruit les négatifs (ça vaaaaa, je sais qu'il y a plus de négatifs à l'ère du numérique, mais façon de parler quoi).


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