Ce samedi 13 novembre, qui tombait aussi sur un samedi en 1943, Paul Ponchon, est fusillé à Lyon à l'âge de 20 ans. Voici la lettre qu'il a laissée avant de mourir.
Emprunté au remarquable petit livre de Guy Krivopissko : La vie à en mourir, lettres de fusillés (1941-1944), qui a judicieusement regroupé un certain nombre de lettres de Français condamnés à mort pour leur activité de résistance.
Paul Ponchon à sa famille
Lyon - samedi 13 novembre 1943
« Bien chère maman, chers tous et chère Ginette,
Je t'écris ma dernière lettre car moi ainsi que six de mes camarades sommes condamnés à mort par le Tribunal militaire allemand pour avoir servi son pays en bon Français.
Ma dernière volonté est que tu aies beaucoup de courage, car tu sais nous en avons tous mes camarades et moi. Tu sais j'ai beaucoup pensé à vous tous.
Le prêtre est là, quand j'aurai fini d'écrire, je vais me confesser, comme ça je serai en règle avec le bon Dieu. On nous avertit trois heures à l'avance, nous allons après faire le dernier repas et fumer la dernière cigarette, et j'irai retrouver la mémé et toute la famille.
Je viens de me confesser, je vais mourir tranquille maintenant, tu sais, on s'est bien disputé quelquefois, mais je t'aimais bien. Enfin, maintenant tout est fini, je meurs content.
Je ne vois plus grand-chose à te dire, tu sais, dans un moment comme ça, ça nous coupe quand même un peu la chique.
Maintenant, mille baisers de ton fils qui t'aime et qui pensera à toi jusqu'au bout. Mille baisers à Ginette, Dédé si gentille et à toute la famille.
Paulo
VIVE LA FRANCE ! »