Ma vérité du Logiciel Libre

Publié le 13 novembre 2010 par Ecribouille @Ecribouille

Une bien longue histoire, enfin pas tant que ça. Dans l’univers du Libre software, du open-source, que dis-je, du GNU-GPL… Je ne suis qu’une jeune enfant.

J’ai démarré assez tardivement dans cet univers par rapport à d’autres acteurs contre qui je ne peux lutter. Nous dirons que j’ai l’excuse du jeune âge.

Pourtant, le Logiciel Libre a rythmé ma vie pendant plus d’un an. Et j’ai adoré ça.

[Attention, billet long.]

Explications

Je ne vais pas expliquer une nouvelle fois les principes du Logiciel Libre. D’une part parce que je ne suis pas évangéliste, d’autre part car de nombreux autres sites le font très bien à ma place.

Je suis entrée dans le domaine du Libre par la petite porte. Un jour, un ami chèr m’a proposé de m’aider à installer une Ubuntu sur mon ordinateur. Moi qui en avais assez de mon XP diabolique qui faisait tourner 40 applications sans que je le sache, je fus rapidement séduite.

Ubuntu installée, je commence à tatonner et je tombe amoureuse de Linux. J’avais tout ce dont j’avais besoin ! Il faut dire j’avais à l’époque une utilisation très modérée de mon ordinateur. Il s’agissait plutôt d’une machine à écrire électronique connectée à Internet. J’étais de plus assez contente de pouvoir bénéficier de suites bureautiques sans les pirater grâce à OpenOffice.org que j’utilise toujours, mais ce n’est qu’un exemple.

Un milieu qui a ses défauts

Je suis informatiquement assez courageuse, je sais m’adapter aux changements d’interface. La documentation et les communautés permettent d’apprendre très vite à administrer sa machine. Mais… pourquoi suis-je obligée d’apprendre ? User friendly… ? Cela dépend de la définition qu’on a de ce terme ! Il y a un tas de gens qui ne souhaitent qu’une chose : avoir un ordinateur qui fonctionne de manière stable pour y travailler sereinement. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, malgré la progression des interfaces graphiques de Linux, je pense notamment à Synaptic, on n’a pas tous le temps d’aller chercher ce qu’on a besoin dans une bibliothèque perdue.

Les défenseurs du Libre, dont je fais partie hein, vous diront « mais c’est comme lorsque tu as ouvert un Windows pour la première fois, au début tu as du mal puis tu apprends ». C’est vrai. Mais il y a un tas de gens qui ne comprennent rien à l’organisation d’un ordinateur et qui n’ont pas envie d’apprendre. Pas par manque de volonté ou par bêtises, parce qu’ils ont pas que ça à faire !

D’ailleurs, en parlant d’utilisateur, la première chose que j’ai aimé avec les systèmes d’exploitation libres étaient le fait de savoir ce qui se passait sur mon ordinateur. Chaque chose qui y était présente était la conséquence d’un choix de ma part. Je n’avais pas de bidule installé par défaut complètement inutile mais absolument nécessaire. Pas de parasites sur mon ordinateur.

T'as vu, le logo Nantes 2009, c'est mon écriture, haha.

Et lorsque j’ai commencé à travaillé dans le Libre, j’ai été fortement surprise. Tous ces gens qui pistent presque ton ordinateur à la recherche du moindre code propriétaire. Non mais oh, c’est ma machine, je fais ce que je veux ! Et si par grand malheur, tu as un fichier dans une extension non libre, tu te fais fouetter. C’est même scandaleux, tabou.

Si tu veux être libriste, il faut que tout ce que tu utilises soit libre.

Pas de demi mesure, sinon on peut sérieusement remettre en question ta crédibilité. Mais heureusement, tout le milieu n’est pas comme ça. C’est juste le résultat d’une bande de personnes qui, parce qu’ils utilisent de super logiciels à la philosophie collaborative, durable et blabla, se sentent élitistes. Eux sont le Bien, les autres sont le Mal.

Oh mon dieu ! Mon médecin utilise Mac OS X ! Mais il est débile, il ne faut pas lui faire confiance, c’est un méchant capitaliste qui valorisent les logiciels propriétaires.

Liberté de l’esprit, mon oeil ! Ne me dis pas que tu sais prendre du recul sur tout ce qui t’entoure lorsque tu es prêt à lécher les pieds du barbu qui a établi la licence GNU (licence publique générale).

Et ne me dis pas que tu es pour la paix dans le monde et la collaboration de tous les êtes humains lorsque tu es prêt à virer quelqu’un sous le simple prétexte qu’il a OSÉ dire qu’il utilisait Photoshop. Bon sang…

Mais un environnement fantastique

Avoir une activité bénévole ou professionnelle dans le Libre, c’est une merveilleuse expérience.

Imagine toi, tu viens d’avoir tes 19 ans, et des personnes qui te connaissent personnellement t’invitent à une réunion d’organisation d’une manifestation où doivent se dérouler des centaines de conférences sur 5 jours.

Tu y vas un peu par curiosité et parce que le Logiciel Libre t’intéresse. Puis tu te rends compte qu’une cinquantaine de personnes te confient la quasi totalité de la communication externe de l’événement : conception des supports de comm, relations presse, rédaction et conception du site Web.

Mais ce n’est pas juste par copinage. Le milieu du logiciel libre fait confiance aux compétences que chacun peut avoir, et accepte volontiers les contributions, même les plus maigres. Il n’y a pas tellement cette logique de hiérarchisation. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Après cela peut bien entendu ne pas fonctionner. J’aurais pu pourrir la manifestation par une incompétence monstre. Mais comment dire, tous ces gens qui te regardent et qui te font confiance… ça fout la pression.

Et ça, c’est magique. Je me suis sentie portée par un groupe qui a eu confiance en moi et qui m’a laissé faire. Je peux vous assurer que ça change une personne. Les RMLL m’ont beaucoup apporté.

Je salue au passage tous mes collègues de Linux-Nantes.