Magazine Journal intime
Jour 26
Publié le 15 novembre 2010 par MiimiiAujourd’hui, je re-débarque au bureau, tout le monde me regarde de travers... ça fait quasiment dix jours que je n’ai pas foutu les pieds ici... ça m’a pas manqué ! Je dois m’expliquer avec mon patron, prouver que je suis plus compétente quand je travaille à mon aise, mon objectif est de ne plus avoir d’impératifs bureaucratiques. J’arrive avec mes rapports prêts, les lignes de vêtements que j’ai repérées, les concepts auxquels je pense... Les chiffres, ma note de frais. Grosso modo, je me sens super fière de moi, j’ai ramené un budget, deux idées, un concept et les euros qui restaient et que je n’ai pas dépensés !!
Je rentre dans le bureau de mon boss, et je n’en ressort que 3 heures après le sourire aux lèvres. Mes collègues ne m’aiment pas et ne comprennent pas la nature des relations que j’entretiens avec mon patron. Monsieur est marié, mais il ne se gêne pas pour s’envoyer des femmes à droite et à gauche. Mais elles ne font pas long feu. Une fois passée à la case « pieu », comme un vampire, elle s’éteint... elle part en fumée. Exit les avantages, exit la promotion et les traitements de faveur... après avoir été chouchoutée un temps, elles n’acceptent pas la rétrogradation et l’arrivée des nouvelles recrues, elles finissent par partir. Celles qui tombent dans le panneau de la séduction ne font pas long feu.
Ça fait quatre ans que je bosse pour lui, et nos relations ont eu quelques difficultés au début parc qu’il ne savait pas d’où je venais et qui j’étais, il m’a pris pour ce que je ne suis pas, une fille facilement hameçonnable. Et suite à un clash violent, dans lequel chacun a exprimé son opinion : En résumé : « Si tu veux une promo, tu dois être gentille avec moi » et je rétorque « Si t’as un problème avec ta bite, dès maintenant fous toi ton fric dans le cul et appelle le bureau d’emploi... même pour tout l’argent du monde, je ne renoncerais pas à ma dignité! ». Il a voulu m’avoir à l’usure, mais je l’ai eu à coup de budgets et de concepts. Depuis, j’ai gagné sa confiance et il a gagné mon respect, au jour d’aujourd’hui c’est comme sa fille/sœur qu’il me traite. Je fais ce que je veux, tant que je remplis mes objectifs, et cette année, j’ai largement rempli les miens.
Mes collègues pensent que je suis la maîtresse de mon patron, ça m’amuse... Ils passent leur temps à me casser du sucre sur le dos, pas étonnant que je m’en sorte mieux qu’eux. Quand je travaille j’essaie de ne faire que ça.
Bon c’est vrai que nos rapports peuvent porter à confusion, on sort déjeuner ensemble, dîner quand il y a des clients, j’arrive quand je veux, et je repars à toute heure, et je suis rarement à mon bureau, je ne viens que pour des clients ou pour parler avec mon patron, je reste du temps je bosse à partir de chez moi... Nos rapports sont très amicaux, on est tactiles, du coup personne ne comprend rien... Une maîtresse qui s’affiche ?... Une pauvre cruche plus conne que les autres qui met plus de temps à sauter ou à se faire sauter ? Personne ne comprend rien... mais ce qui est dommage en Tunisie, c’est que la compétence d’une femme, sa passion pour son travail, sa volonté à se faire respecter, son poing sur la table... ça n’a aucun sens pour les gens qui l’entourent.
D’un point de vue purement sociétal, une femme ça séduit pour avoir de l’argent, une situation stable, ça couche pour être promue ou alors ça fait miroiter l’idée d’une éventuelle coucherie... Mais qu’on ne s’y trompe pas, effectivement certaines femmes font des pipes mentales à leur patron d’où l’expression « Tochroblou mokhou » (lui boire son cerveau).... je me sens dég d’avoir dis ça :))) Mais c’est vrai quoi !! L’image est très proche de la réalité.
Aucune ne pense à la pérennité de la stratégie. Tôt ou tard on finit soit par coucher soit par montrer qu’on parle pour ne rien dire... alors... toute cette énergie gâchée... au lieu de travailler...
N’ont-elles (ils) pas compris que les hommes préfèrent les femmes qui bossent et celles qui tapent du poing sur la table, celles qui se font respecter quitte à ne pas plaire, ne pas séduire, ne pas être regardée...
Après t’as le choix, tu te construis un capital, ou tu utilises ton capital... Odeur de chatte exige... on peut toutes y arriver, mais qui va rester au final ? Lol, ...
Bon trêve de plaisanteries, depuis que je suis rentrée, je suis au calme. Je travaille le soir, donc je ne sors pas. Et puis, j’essaie d’être dispo pour ma famille et mes proches. Je vois D . ce soir, je suis invitée à la soirée d’une boîte de prod audiovisuelle, et ayant travaillé avec eux, je suis sûre qu’il sera parmi les personnes conviées. Je ne me sens pas perturbée, il s’est complètement cramé avec moi, en faisant la loque humaine... c’est le rôle que très peu réussisse mais lui, il a excellé ! Je devrais lui décerner un prix ce soir. Comme à mon habitude, je ne me ferais pas remarquer... je vais à la soirée avec Lyès. Je suis de bonne humeur, je suis contente d’aller faire un bain de foule bien mérité, je ne pensais pas que l’escapade parisienne et Samuel me feraient autant de bien... je n’en reviens pas moi-même d’être aussi positive...
Aïd Mabrouk à tous...