Aung San Suu Kyi/AFP
L’icône de l’espoir démocratique birman, Aung San Suu Kyi, serait en liberté depuis ce matin. Info ou intox ? Selon des sources birmanes, confirmées par les instances dirigeantes c’est à dire l’armée et ses militaires zélés, ces derniers auraient signé l’ordre de libération de la dissidente. Elle serait donc «techniquement» libre.
Néanmoins, la frêle silhouette du prix Nobel de la paix, âgée aujourd’hui de 65 ans, dont 15 ans des 21 dernières années, la dictature militaire usant toujours de subterfuges pour la maintenir en détention. Depuis mai 2003, excusez du peu, elle n’a plus jamais circulé librement, victime d’un traitement de choc de ces affreux barbouzes. Son domicile est encerclé ce samedi, par ses sympathisants. Elle fera une conférence dans les toutes prochaines heures.
La dictature birmane a organisé dimanche dernier, des élections ridicules. Dernière parodie démocratique que la Ligue nationale pour la démocratie (LND), parti de Aung San Suu Kyi, a boycotté. Un scrutin législatif, qui fait que, ce parti ne viendra pas de sitôt au pouvoir. On se souvient que les militaires avaient été humiliés par la LND en rapportant les précédentes élections législatives en remportant 392 des 485 sièges en compétition.Nous étions en 1990. Hélas, les généraux soutenus par Beijing, avaient refusé de s’incliner, au grand dam des Birmans. Ce poker menteur des autorités ne doit pas faire oublier que ce pays compte plus de 2000 prisonniers politiques. Aung San Suu Kyi est l’arbre qui cache la forêt.Le général Than Shwe, homme fort de la junte, sous la pression molle de la communauté internationale et de certains pays de l’Association des nations du sud-est asiatique (Asean), dont est membre le Myanmar, semble avoir lâché du lest. Ceci, après plusieurs années de résistance.
En quelques mots, qui est Aung San Suu Ky ? Elle est née le 19 juin 1945, dans une famille bourgeoise. C’est la fille du général Aung San, père de l’indépendance du de la Birmanie et/ou Myanmar. Elle sera donc élevée dans la pure tradition britannique avec un parcours académique dans les meilleures écoles de Rangoun avant de continuer ses études en Inde où sa mère officie comme ambassadeur. Elle poursuivra ensuite son brillant cursus universitaire dans la prestigieuse institution qu’est Oxford, en Angleterre.
Ensuite, après ses études, elle devient assistante à l’Ecole des études orientales de Londres. Elle y rencontre son futur époux, Michaël Aris, un universitaire britannique qu’elle épouse en 1972 et avec qui elle aura deux enfants…Cette libération tant attendue est donc une très bonne nouvelle, que dis-je, une excellentissime nouvelle ! Pour conclure, quoi de plus normal que d’écouter le Nobel de la paix, la nouvelle Gandhi, en tant que partisane de la non-violence.
>>>Allain Jules