Il n'y a pas à nous effrayer ni à nous jeter dans la
stupeur ou l'étonnement parce que Dieu le Père ne juge personne, mais a remis
au Fils tout jugement. Le Fils s'écrie : Ne jugez pas, ou vous serez jugés
; ne condamnez pas, ou vous serez condamnés (Jn 5,22) ; et l'Apôtre :
Ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur (1
Cor 4, 5) ; — Le jugement même que tu portes sur l'autre, c'est ta
condamnation à toi (Rom 2,1). Mais les hommes, sans se soucier de pleurer
leurs propres péchés, prennent au Fils son jugement et, d'eux-mêmes, comme
s'ils étaient sans péché, se jugent et se condamnent les uns les autres ! Le
ciel s'en est étonné, la terre en a frémi, mais eux n'ont pas honte : ils sont
insensibles.
Maxime le Confesseur : Troisième centurie
sur l'amour