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De mon incapacité chronique à envoyer chier le monde...

Publié le 19 novembre 2010 par Valou94
De mon incapacité chronique à envoyer chier le monde...Cher petit clou,
Je crois que je suis trop gentille. Non, pas "bien" gentille. "Trop" gentille. Tiens, par exemple, quand quelqu'un appelle à 19h28 alors que je suis dans la cuisine devant ma casserole qui déborde, en train d'émincer très vite mes oignons et de les jeter à la volée dans l'huile trop chaude de la poêle, provoquant immanquablement un éclaboussement bouillant qui salira le tee-shirt qui avait résisté aux spaghettis bolognaises du midi ET me causera une multitude de brûlures au troisième degré de la taille d’une tête d’épingle sur les deux mains, juste à côté de celles de la veille au soir, hurlant aux enfants pour couvrir le vacarme de la hotte d'aller se mettre en pyjama au lieu de jouer aux fusées avec leurs feutres ouverts et s'ils pouvaient en même temps arrêter la musique stupide de ce jeu vidéo puisqu'ils n'y jouent pas, tout ça pour me demander si j'ai l'intention prochaine de changer de cuisine/de téléphone/de meubles/d'assurance-vie, je répond généralement poliment que oui, non, peut-être, s'ils pouvaient rappeler à un autre moment, 14h demain oui parfait voilà. A part le fait que je ne serais pas disponible à 14h le lendemain, ce que d'ailleurs mon interlocuteur sait aussi bien que moi, mais que par respect des conventions sociales et du code de bienséance du démarchage téléphonique il ne peut pas mettre en doute, ma réaction témoigne cruellement d'une incapacité à lui dire réellement: " mais oui, je VEUX changer de téléphone, si ça peut me permettre que des casse-couilles dans votre genre n'appellent plus !" ou bien de lui demander s'il sait où il peut se mettre ses assurance-vies.
Ou encore, lorsqu’on m’annonce que je vais, pour une période indéterminée, devoir lâcher mes responsabilités et faire un boulot dont l’intérêt essentiel réside dans le fait que les locaux sont chauffés ( et encore, pas toujours, vu que ça caille le lundi matin), je ne proteste que mollement, exprimant certes mon désaccord (comme quoi, tout n’est pas perdu) mais fondamentalement incapable de m’enferrer dans une querelle profonde, quel qu’elle soit, avec un supérieur hiérarchique. Ou n’importe qui d’autre.
Je pense que le boulot qui me conviendrait le mieux en fait, c’est médiateur.
Car le bon côté de la médaille, c’est que je considère que tout le monde a raison, au moins en partie. De son point de vue en tout cas. Et que je tente en permanence de concilier leur approche et la mienne.
C’est assez déstabilisant, parce que ça m’amène à avoir au final très peu de certitudes sur le monde qui m’entoure. Ou bien, uniquement, la certitude que quoi que je pourrai dire sur un sujet sera contextualisé par le lieu, l’époque, la société, mon état d’esprit, mes discussions du moment et la sphère d’existence dans laquelle je graviterai à ce moment là, et que ça n’aura donc aucune valeur définitive.
Et aussi, la certitude que je me prends parfois un peu trop la tête, tout simplement.
Mais que ça, je ne le changerai probablement pas…
A bientôt mon petit clou!
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