Novembre.

Publié le 19 novembre 2010 par M.
Trop fatigué pour dormir, t'écoutes l'hiver passer sous les vitres et ta clope a un goût d'épices. Le monde est juste à ça de toi tu sais, juste à côté mais ça ne suffit jamais, on dirait que cette réalité ne colle pas avec le reste, tu sais jamais exactement quand t'es réveillé. On dirait bien que t'as rien à dire. Tu gardes les dents serrées sur l'humidité granuleuse à travers laquelle la nuit déchire sereinement les volets. Tu plaques tes sueurs froides contre les oreillers, tu mélanges les couleurs aussi fiévreusement qu'on trie les déchets, sans réfléchir, tu fermes les sacs poubelles à double tour et passe encore une fois l'éponge, c'est aussi dur de ne pas t'ennuyer que de ne pas imaginer toutes les choses qui ne vont pas se produire. Quelque part, il existe peut être un mot pour t'ordonner de la mettre en veilleuse, en attendant tu gardes les yeux grands écarquillés. Le froid est saisissant comme une baffe dans ta gueule et ça te fait sourire. Il ne manque que la neige et l'appareil photo pour des images parfaites - la neige encore on peut s'arranger mais va falloir songer à braquer une banque ou bien faire la pute, bad boy.