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Jean-Marc Sourdillon | Au commencement

Publié le 19 novembre 2010 par Angèle Paoli
«  Poésie d'un jour
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Ces h-sitations ces b-gaiements
Ph., G.AdC

| AU COMMENCEMENT |

Au commencement
est l’écoulement de l’eau,
l’origine des bruits.

Puis, c’est le pépiement des oiseaux,
le passage du train, le roulement
des voitures.

Tard, bien tard, vient la voix humaine
avec en elle quelque chose
d’enfant encore qui traîne.

Longtemps après, quand le soleil est vers midi,
les mots durs, dans leur découpe sombre
deviennent audibles, avec une voix grave
pour les dire ou le long silence
pour les écrire.
Mais c’est tard. Impossible d’oublier
d’où ils viennent :
ce tremblement clair, dans la gorge, de l’eau,
ces hésitations
ces bégaiements.

Balbuciendo, alors,
tous, même les plus fiers,
balbuciendo, oui balbuciendo
et peut-être même pour quelques-uns,
les meilleurs,
sanglot. Absolument.


Jean-Marc Sourdillon, Les Miens de Personne, La Dame d’Onze Heures, Isabelle Raviolo Éditions, 2010, page 19. Lavis de Gilles Sacksick.



■ Jean-Marc Sourdillon
sur Terres de femmes


Les Tourterelles (note de lecture)

■ Voir aussi ▼

le site La Dame d’Onze Heures



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