Eau et gloss à tous les étages

Publié le 11 janvier 2008 par Ellie Page

J'aime bien les réactions d'auditeurs à la radio. En plus d'entendre un ramassis de poncifs en tous genres, très pratiques pour taper la causette ensuite avec la coiffeuse et/ou le boulanger, on peut aussi rigoler aux différents cuirs - "vingt Zeuros s'il vous plaît, madame" -  fautes d'accords et contresens divers.

C'est vrai que c'est pas facile de causer au micro quand on n'a pas l'habitude, on est ému, alors si on veut se lancer dans des expressions un peu chantournées, faut assumer les risques de gloss glissades.

Tout à l'heure, c'était un festival. D'abord, y'a une la gentille dame "avé son assssent du Midiheu" qui "glossait" au lieu de gloser, et l'autre qui "se glossait" au lieu de se gausser. Si ça se trouve, l'une a voulu renchérir sur l'autre.

Il ne nous manquait plus que la courbe de gloss Gauss

Mais là où ça commence à dépasser des bornes, c'est quand les conneries sont dites par les animateurs - faut-il écrire journalistes ? je n'oserais pas... Ainsi, toutes les pimprenelles à wonderbra genre Faustine Bollaert et ses homologues, celles qui font des p'tites émissions vers 15 heures pour les femmes au foyer, ont reçu récemment une auteure, psychologue, Béatrice Copper-Royer, pour son bouquin "Premiers émois, premières amours". C'était même marrant parce qu'en zappant mercredi dernier d'Europe 1 à RMC info, dans ma voiture, la susdite me suivait partout. Elle était dans deux émissions en même temps. Faut croire qu'il ne sort pas assez de livres (même si c'est pas le bruit qui court, mais bon... y'a des auteurs qui font qu'on les reçoit, sûrement)... 

Bref, "Premier émois, Premières amours" : au féminin, amours parce que c'est l'un des trois mots de la langue française qui sont féminins au pluriel quand ils sont masculins au singulier.

Eh bien, pas une des animatrices - décidément, journalistes, j'y arrive pas - pas plus sur Europe que sur RMC, n'a pu citer correctement le titre, pourtant maintes fois répété. Au point que je croyais qu'il était véritablement intitulé "premiers émois, premiers zamours" et que ça m'irritait qu'un éditeur ait cautionné une telle entorse à la grammaire. 

Bien sûr, je ne reviendrai pas sur la dispute genre Cespedes sur la réforme de l'orthographe (le seul billet de mon blog qui m'ait valu une pelletée de trolls, c'est dire si je suis corrosive). Cette petite subtilité d'"amours, délices et orgues" est-elle élitiste, pédante ?  Je ne sais pas. Mais la loi de l'orthographe est la loi, et entendre ces petites entorses de langue me font tinter les tympans.

Tiens du coup, je vais me remettre du gloss... il paraît que ça détend. 

Erratum !  ceux qui regardent Drucker auront rectifié d'eux-mêmes : Faustine Bollaert n'a pas besoin de wonderbra. Toutes mes excuses, Faustine. Inutile d'avancer d'autres arguments, ceux-ci sont ... de poids.