Lire les Evangiles, est au cœur de ma voie.
Marcel Légaut « retourne sa propre terre intérieure, afin que sa foi en Christ s’enracine dans son humanité.. ».B. R.
Il est fondamental que ma vie quotidienne soit - non pas ‘ à l’image de celle de Jésus ‘ : ( ce ne serait pas prendre ma quête par le bon bout… ! ) mais, – questionnée, donc nourrie, par l’humanité de Jésus… Je ne peux appréhender le divin ( de Jésus ) qu’au travers de son humanité. Son humanité n’étant pas un modèle à suivre, une nouvelle loi… ( n’oublions pas que la Loi est dépassée…), mais une grille de lecture de ma propre vie ( relecture … ).
M. Légaut, le dit bien mieux :
« la profondeur d’humanité que Jésus a atteinte pendant sa vie d’homme au milieu des autres hommes, et dont nous faisons l’approche à travers notre propre profondeur ( … ), nous permet d’entrevoir ce que nous appelons sa divinité. L’intelligence que nous percevons de lui à partir de son humanité dont la réalité nous dépasse, nous prépare à la foi et nous y conduit… »
Extraire des Evangiles, un code de bonne conduite, voire un modèle à suivre… ne me convient pas. S’il ne s’agissait que de « faire comme Jésus » par simple adhésion ( d’abord, je n’y arriverai pas … et comme toute morale ; il n’y aurait d’autre conséquence que celle de se reconnaître irrémédiablement ‘ mauvais ‘ ..etc ..), je ne suivrai pas le conseil de Jésus : celui de le prendre comme « chemin » et non comme « but ».
La pédagogie de la foi de M . Légaut, est non pas d’absolutiser quelques vérités ( même s’il s’agissait de la Vérité ..), ni de les réciter; mais de découvrir son propre cheminement spirituel …
« La Foi en soi »
« La reconnaissance du « mystère » que l’homme est en lui-même, reconnaissance liée à une prise de conscience de soi qui est propre à chacun et dans laquelle tout ce qu’on est se trouve beaucoup plus engagé que dans aucune autre activité de connaissance , nous l’appellerons « la foi en soi ». Je pense que la prise de conscience de la foi en soi, c’est à dire d’un absolu qui est en nous radicalement inséparable de nous, et que l’on ne peut pas nier sans se renier est capitale pour arriver à un niveau véritable d’humanité. »
La vie spirituelle est un cheminement vers qui nous sommes en profondeur, du mystère de l’homme au mystère de Dieu
« L’homme qui se soumet par simple discipline à ce que la vie lui impose « du dehors » reste à un stade de moralité. Il n’entre pas à proprement parler dans la vie spirituelle que lorsqu’il se soumet à des exigences intérieures qu’il sent monter de l’intime de son être. Dès qu’il commence à écouter ce qui s’impose à lui « du dedans », il accède à la vie spirituelle. » M. L.
Bertrand Révillion ( diacre catholique ), commente : « La foi n’est pas d’abord adhésion à un corps de doctrine, elle est découverte de l’action secrète
de Dieu en chacune et chacun d’entre nous » Action de Dieu ( l’Esprit ) en l’homme… « Jésus est le chemin parce qu’il a lui-même découvert progressivement, au travers de sa propre
humanité, des appels auquel il a su répondre d’une manière totalement fidèle que seul le « fils de Dieu » pouvait y répondre.
« C’est la vie humaine de Jésus qui nous intéresse passionnément, et c’est elle que nous rejoignons en nous trouvant nous-mêmes. Nous ne tentons pas de comprendre la vie humaine de Jésus à partir de Dieu, mais à partir de nous, et c’est ainsi qu’il nous porte vers Dieu » M. L.
« Nous nous recevons de Dieu en participant à l’activité créatrice même de Dieu en nous, qui nous rend créateurs de nous-mêmes. » M. L.
Le bouddhisme m’amène à cela naturellement… En effet, la première rencontre qu’un occidental chrétien fait avec le Bouddhisme est l’ensemble - d’une doctrine et d’une pratique. Rationnel, il est en recherche de doctrine, mais le maître le ramènera à la pratique sur soi. Et ce n’est que l’ensemble, et essentiellement la pratique sur soi, qui mènera, le disciple à la foi… Foi, plus proche de la « foi en soi » , que d’une « foi-croyance ».