On assiste aux prémices d'une période trouble et sombre du net qui risque d'être une occasion bénite pour enfin censurer cet espace de liberté : on se fait virer de son boulot parce que l'on a critiqué son entreprise sur un espace que l'on pensait public, de plus en plus de cas de harcèlement se font par l'intermédiaire du net...
Les exemples se multiplient et même si personnellement j'ai tendance à penser que tout cela vient essentiellement d'une mauvaise gestion de son identité numérique. mais, je vous l'accorde, c'est un point de vue un peu réducteur et ce n'est pas totalement le sujet de ce post (un peu long)
Je voulais revenir sur les bibliothécaires et la communication (en même temps c'est valable pour toutes les personnes qui commentent), on le savait ça n'est pas leur fort, certes on a fait des progrès mais nous sommes encore très maladroits et on le constate justement avec l'arrivée de la seconde vague de bibliothécaires sur le net. J'appelle "seconde vague" ceux qui s'y mettent maintenant parfois contraints et forcés faute de mieux et peut être aussi parce qu'à force de prêcher on a fini par en convaincre quelques uns... (N'y voyez surtout aucune discrimination d'âge, de technicité ou autres, il s'agit là d'un constat)
La situation fait que faute d'outils de communication dédiés on retrouve de plus de plus de bibliothécaires sur Twitter ou/et Facebook.
Tant mieux ? Oui bien évidemment sauf que l'on assiste à un mélange bizarre entre les profils privés et les profils publics. Je l'ai déjà dit, mais devenir "ami" avec une bibliothèque me gêne pour de multiples raisons déjà évoquées ailleurs, par contre devenir "amie" avec une bibliothécaire oui bien sur.
Mais encore une fois là n'est pas la question, même si on constate une méconnaissance des réseaux sociaux, on ne peut reprocher aux gens "d'essayer" ? Non ce qui est gênant ce sont les comportements que cela génère : Le net est un espace de libre expression, je le répète mais chacun doit savoir modérer ses propos ou réfléchir aux conséquences que ceux-ci peuvent avoir : rien n'est privé, le penser est illusoire !
Pourquoi j'écris cela ? Parce que cela fait plusieurs fois que j'assiste à des échanges "violents" de la part de gens très bien dans les deux cas avec à chaque fois des points de vue intéressants et légitimes.
Le point de départ trouve la plupart du temps son origine dans des commentaires personnels qui expriment un ressenti auxquels répondent d'autres commentaires basés eux sur un point de vue professionnel lui aussi légitime. Ce décalage donne lieu à une incompréhension de part et d'autre que l'absence de modérateur contrairement aux forums ou autres listes ne peut réguler, surtout si la personne à l'origine de l'article/billet/post est elle-même impliquée et ne peut éventuellement jouer ce rôle naturel.
Je n'ai pas de solutions, c'est un risque normal qui naît à chaque fois que l'on découvre ses outils que l'on n'a pas l'habitude d'utiliser et que l'on confond la sphère privée et la sphère professionnelle. Confusion facile à faire lorsque l'on a dans ses contacts famille, collègues, amis (ces deux derniers du fait de notre implication dans nos professions pouvant être les mêmes ;-)
Je n'ai juste aucune envie d'assister à une biblio-frisation de Facebook, je n'ai pas envie que ce soit à nouveau les mêmes qui commentent et les autres qui se taisent parce que untel est cons' ou untel est président de telle association. NON ! Chacun est libre de s'exprimer et on doit être capable de s'entendre !Alors que faire ? De manière générale :
- Avant de vous lancer, observer les usages. (ne jamais hésiter à demander conseil)
- La netiquette insiste sur la bienveillance à juste titre : certains sont maladroits et il vaut mieux s'assurer du sens d'un com' avant de s'emporter (et moi la première j'ai tendance à réagir de la sorte mais ces quelques années à traîner sur le net m'ont appris à me modérer)
- Il est d'usage de ne pas reprendre quelqu'un qui fait des fautes : pas d'humiliation !
- Vous vous exprimez bien, vous êtes à l'aise ? C'est bien mais par pitié n'écrasez pas les autres de votre science pour autant.
- Ne jamais s'en prendre aux personnes elle-même mais aux idées développées.
- Réfléchir à sa présence et à ses propos : sans pour autant se censurer, il ne faudrait pas non plus tomber dans l'excès inverse et ne plus rien commenter : il doit y avoir débat c'est sain et formateur !
- On es tous à égalité sur la toile : l'inégalité vient par la suite de la connaissance ou pas des outils. Il n'y a pas de hiérarchie professionnelle sur les réseaux, si elle existe c'est parce qu'elles sont créées par les individus eux-mêmes. Maintenant c'est à vous de mesurer si il est vraiment judicieux d'aller "poker" votre conservateur, mais inversement vous pourrez vous poser vous interroger si votre cons' met des photos de ses vacances à Ibiza ;-)
Et un dernier pavé dans la mare : une des raisons pour lesquelles on trouve de plus en plus de bibliothécaires perdus sur les réseaux sociaux est en partie due à l'absence d'un outil fédérateur avec des règles simples on l'on ne mélangerait pas les deux sphères (je sais je me répète mais quand je vois les dommages collatéraux ça me met hors de moi) Mais aussi parce que la plupart de nos associations sont incapables de gérer une identité numérique et par là-même de montrer l'exemple ! (voilà c'est dit !)