Magazine Journal intime

J’ai vu Arthur en vrai… ou presque

Publié le 10 janvier 2008 par Anaïs Valente

arthur2
(Paru sur Madmoizelle.)

J’ai rêvé durant des mois de voir Arthur en vrai.  

Arthur, moi, rien à faire, j’adore.  Le seul hic, c’est que je dois être la seule à 100 km à la ronde dans mon bled perdu.   Passque quand j’ai appris qu’il faisait un spectacle, j’ai voulu voir.  Et j’ai proposé à tout le monde, ma mère, ma collègue, la collègue de ma collègue (qu’est aussi ma collègue), ma copine, l’ex de ma copine (qui lui n’est pas mon ex), la voisine de l’ex de la copine, la collègue de la voisine de l’ex de la copine.  M’ont tous répondu « ça va pas la tête, je déteste Arthur ».  Soit.

Quand j’ai appris qu’il venait à trois bornes de mon bled perdu (bien que ce soit la capitale de la Wallonie, mon bled est perdu, faut pas se voiler la face), j’ai reproposé à tout qui croisait mon chemin « tu veux pas zaller voir Arthur en vrai ? »

J’ai trouvé personne.  Personne.  Et aller voir Arthur en vrai toute seule, ça me tentait pas.

Donc j’ai pas vu Arthur en vrai.

Mais j’ai acheté le DVD d’Arthur en vrai.  Donc j’ai presque vu Arthur en vrai.  Et puis comme ça je l’aurai tout à moi quand je veux (nananananère Estelle).

Alors hier soir, je me suis fait une soirée Arthur, rien que pour moi.

Et j’ai pas été déçue.

Outre le manga qui sert d’introduction et qui, à lui seul, vaut le détour (je ne regarderai plus jamais les enfants de la télé du même œil, crois-le), Arthur, ben il est génial.  Et Dieu sait que je suis mauvais public lorsqu’il s’agit d’humour.  Moi, je ris de l’intérieur.  Je peux regarder une comédie de deux heures, et ne jamais rire, alors que j’ai adoré.  Mais ça ne se voit pas. Je vous le dis, je ris de l’intérieur.  Quand j’étais ado, c’était pire, je crois que j’avais perdu le gène du « rire expressif ».  Depuis lors, je suis devenue une très vieille ado, alors j’ai réappris à rire de façon visible, mais tout de même discrète.  Mais avec Arthur en vrai dans mon salon, j’ai ri, mais j’ai ri.  J’ai failli en avaler le bonbon à la violette que je suçotait, inconsciente du danger…  Puis j’ai failli en avaler mon Ferrero rocher tellement je m’étranglais de rire.  (qui a osé dire que j’avais qu’à pas manger ?)

Il a tout compris  Arthur.  Il a compris que les femmes mettent des jeans taille basse pour ressembler à des muffins, avec tout qui déborde.  Il a compris tous nos travers et nous les ressort avec délice, mais aussi avec une tendresse toute drôle, ou une drôlerie toute tendre, comme vous préférez.  Il a compris qu’il devait être lui et se moquer des siens aussi, de travers, fort heureusement.  De ses complexes, de ses angoisses.  Il ose avouer qu’il est jaloux de la beauté de l’ex de sa femme, il a bien raison d’ailleurs, il est beau l’ex de sa femme.  Mais moins drôle, certainement. Il adore aussi faire allusion aux pubs actuelles ou anciennes dans son spectacle (sympa pour les vieilles générations dont je suis extraite).  Et puis il se moque de ses parents, de ses enfants et surtout de lui.  Sans jamais aucune vulgarité.  Sans mot grossier.  Sauf la « pute » récurrente de l’histoire, mais on s’y attache, à la pute, alors on s’en moque.  Et puis Arthur, il n’hésite pas à montrer ses failles et ses faiblesses, et surtout à être très tendre, voire très émouvant.  J’y suis allée de ma petite larme, voyez-vous, sur la fin.

En plus du spectacle, le coffret propose un reportage sur les coulisses, la préparation du spectacle, des témoignages de ses proches, l’angoisse qui précède la première, le spectacle à Paris pour ses quarante ans, l’entraînement sportif… Un bonus exceptionnel qui permet de mieux connaître cet homme en apparences sûr de lui, mais en réalité vachement angoissé et… humain, tout simplement. 

On ne peut que l’apprécier encore plus après s’être gavé de ces trois heures d’Arthur, rien que d’Arthur.  Enfin de Jacques…

Alors maintenant, je n’ai qu’une envie : voir Jacques, en vrai.

Quatre bonnes raisons d’adorer Arthur en vrai :

-   C’est un spectacle thérapeutique, qui permet au public de hurler en chœur le prénom de l’ex de son chéri (enfin de ton chéri, car moi y’en n’a pas avoir de chéri).  Thérapeutique je te dis.

-   C’est drôle du début à la fin, même le générique de fin est à mourir de rire

-   C’est tendre et émouvant par moments

-   Si tu déteste Arthur mais que tu aimes rire, c’est le moment d’apprendre à rire en aimant Arthur

Une bonne raison de bouder Arthur en vrai :

- si vraiment tu fais une allergie fulgurante à Arthur, qu’il te provoque des boutons et un œdème de Quincke, de toute façon il ne t’en voudra pas, il est hypocondriaque, Arthur, il comprendra tes craintes pour ta santé

proxis

arthur



Retour à La Une de Logo Paperblog

LES COMMENTAIRES (1)

Par Ludwig
posté le 04 mai à 00:21
Signaler un abus

N'étant pas le moins du monde antisémite, Arthur, loin de me faire rire a les dons radiophonique et télevisuel de me faire vomir de dégout devant un tel talent d'abrutissement géneral qui, sois-en sur(e) fonctionne parfaitement auprès d'esprits faibles voire diminués tels que le tien! Malgré cela, si tu cherches un vrai comique dont les moyens financiers n'occultent pas l'humour, essaye le spectacle de Didier Porte dont les entrées sont moins onéreuses et les prestations beaucoup plus enrichissantes que celles de ce cher Arthur (quand je dis cher, c'est patrimonial et non pas affectueux)