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Babouche durable

Publié le 15 novembre 2010 par Massolia

Nombre d’entre nous enfileront mercredi prochain leurs belles babouches, comme à chaque aïd.

Peu de pays, notamment sous nos latitudes, pourront se prévaloir d’un souci d’attacher un élément de sa tradition vestimentaire à un processus de labellisation pour l’installer dans la durée et instituer le réflexe d’identification de ce produit, comme le fait le Maroc.

Capitaliser sur un savoir-faire ancestral, se prémunir contre les faussaires asiatiques et valoriser cette filière unique : tels sont les objectifs de cette démarche, dévoilée ces dernières semaines par le Secrétaire d’Etat à l’Artisanat.

Le savoir-faire ancestral et la valorisation de la filière passeront par la mise en place d’un centre de formation d’apprentis-babouchiers et d’une certification « babouche Ziouania ».

Le but de cette démarche est de perpétuer une tradition de formation visant les jeunes défavorisés, le fameux apprentissage de la « sen’a », la sensibilisation à la qualité du produit en érigeant en principes immuables des qualités intrinsèques au produit tels que l’ergonomie, le design, l’assemblage des parties et le choix des matériaux.
(NDLR : jusque là, vous avez dû vous dire : « mais pourquoi Massolia fait, en plein moutonnite, dans la babouche ? »)

Monsieur Birou parlait, lors de la présentation de ces mesures, d’activité à « forte rentabilité sociale et culturelle ». Cette réalité ne peut être réellement appréhendée qu’en considération de l’ensemble du cycle de vie ce produit, emblème de l’artisanat traditionnel.

Début 2009, l’Agence Nationale des PME (ANPME) et la Coopération Technique Néerlandaise ont signé un accord-cadre sur 3 projets-pilote dont le dernier est en cours de réalisation et concerne particulièrement la filière-babouche. Il s’agit, ni plus ni moins, de rendre le processus amont de leur fabrication plus respectueuse de l’environnement. Ceci passe notamment par la délocalisation des fameux tanneurs de Marrakech, à 80 kms au sud-ouest de là, à Chichaoua, afin de réduire les nuisances olfactives et en termes de pollution de l’eau avec la mise en place d’un centre de tannerie équipé de dispositifs de traitement de l’eau.

Désormais, vous pouvez être fiers de vos babouches !


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