m@n

Publié le 23 novembre 2010 par Addiction2010

J’ai plusieurs fois évoqué ici le site m@nuscrits des Editions Leo Scheer. Il va bientôt disparaître, du moins sous la forme que nous lui avons connue et être remplacé par une plateforme opérationnelle qui s’appellera m@n. Monsieur Scheer décrit ce qu’il veut faire sur le site des ELS.

Je ne me sens pas du tout appartenir à la cible qui est visée. On parle d’édition communautaire. Ce que je vois, c’est un outil proposé à des gens qui veulent être édités. Le mot « vouloir » est important. Alors que m@nuscrits « beta » était un espace d’échange entre gens qui, plus ou moins dilettantes, écrivent, le nouvel espace opérationnel ne s’adresse qu’à des gens qui veulent vraiment accéder au monde de l’édition. Il y entreront par le biais d’un concours dont la particularité est que le jury est fait de l’ensemble des candidats. Ce n’est pas tellement cela qui m’en éloigne mais bien la nécessité de vouloir publier ses écrits.

Comme je l’ai déjà dit ici, j’ai moi-même eu la faiblesse d’envoyer un texte, fort mauvais, à un éditeur. Je recherchais à ce moment là des lecteurs, non parce que je croyais à une quelconque qualité littéraire de ce que j’avais écrit mais simplement parce que j’avais besoin de le partager, de recevoir peut-être des réactions. La formule du blog, avec l’appartenance à des communautés où d’autres expriment le même besoin, la même sensibilité, m’apparaît aujourd’hui bien plus adaptée à ma situation. Certes, j’ai envie d’améliorer mon texte, de le réécrire parfois, de prendre en compte un éventuel lecteur. Mais je suis très loin du chemin compliqué qui mène à une publication sous la forme d’un livre.

Je suivrai l’expérience m@n, parce que je crois qu’elle peut, toute limitée qu’elle soit, apporter une voie nouvelle à une édition qui ne sait plus où aller. En revanche, contrairement à ce qui était annoncé avec m@nuscrits, je ne pense pas qu’elle soit de nature à amener vers l’édition des « écritures du net », qu’on appelle cela anti-édition, retropublication ou que sais-je encore. J’ai découvert sur le net bien des textes que j’ai trouvé intéressants, admirables pour certains, qui m’ont apporté des émotions parce qu’ils me touchent en rejoignant mes propres sentiments. Mais ces textes, pour la plupart, ne trouveront jamais la voie de l’édition classique, et d’ailleurs, leurs auteurs ne la recherchent pas, pas toujours.

Je souhaite le succès de m@n, même si je n’y ai pas ma place. L’évoquer ici, c’est apporter ma, toute petite, pierre à cet édifice.