J'voudrai pas critiquer haut et fort, mais je trouve que les critiqueux qui critiquent tout, de façon systématique, sont très critiquables.
Je ne crie pas contre l'esprit critique, ni la critique constructive...mais la critique à serbe, comme seul un croate revanchard saurait le faire, oui là je tique.
Par exemple, vous parlez avec un critiqueux du dernier film de Quentin Tarantino.Bon, en principe, dans la cantina de Quentino il y a du sang, de la musique un peu vieillotte mais accrocheuse, des cadrages et des images esthétisantes, quelques jolies femmes, parfois méchantes, des méchants souvent laids, et pour ceux qui aiment tout ça, la perspective de passer un bon moment sans dépense excessive de neurones.
Le critiqueux obsessionnel lui trouvera que ce Tarantino là n'est même pas digne de figurer dans un vidéo-club. Le seul film qu'il reconnait avoir apprécié c'est, dans sa grande mansuétude, le premier : Reservoir Dogs. Sauf qu'en fait ce n'était pas le premier, mais passons.
En revanche, Inglorious Basterd, le dernier, est donc le pire film de l'année, une soupe immonde propre à faire vomir tout cinéphile qui se respecte. Bien, pourquoi pas, j'aime bien moi aussi manier l'hyperbole, mais d'avoir les yeux plus gros que le ventre cela peut aussi donner des nausées.
Sauf que ce gars là aura le même jugement pour Almodovar, Chabrol, Fassbinder, Rohmer, Chaplin, Zidi, Lelouch, Coppola père et fille, etc...J'en conclu que seule une première oeuvre trouve grâce à ces yeux. Et encore il faut qu'elle passe inaperçue, car si elle obtient un succès, ha là non, ce n'est pas possible, c'est pas bon. D'ailleurs une fois que le cinéaste aura acquis une notoriété certaine, il devient ipso facto un suppôt des majors, un collabo du cinéma grand public.
C'est là que le bât blesse : le grand public.Le critique a certaine opinion de lui-même. Sa culture, son goût, son flair sont des dons de Dieu, si bien que son jugement doit être élevé au titre de dogme. En aucun cas il ne peut avoir un avis identique à celui du grand public, cette plèbe inculte et crottée qui hante les salles de spectacle en quête de sensations vulgaires, comme le plaisir des yeux, la détente, le dépaysement. Des trucs de neuneus quoi.Panem et circences, c'est pas son truc. Trop peplum.
Si tout le monde aime, son exégèse sera sans pitié.
Si personne n'en a entendu parlé, quelle pitié, sans exagération c'est un chef d'oeuvre majeur injustement oublié (sauf par lui, bien qu'il n'eut que 11 ans à l'époque de la sortie de ce magnifique film moldave et muet retraçant en 4h30 le huis clos entre une jeune nonne zoophile et un crapaud cornu.)
Ce sera pareil pour la musique, les arts plastiques, la littérature : Houellebecq le Goncourt, Despentes le Renaudot ? N'importe quoi, quelle honte ! D'autres seraient flattés d'enfin connaître un des auteurs primés, mais non pas lui, justement.
Si j'étais médisant, je dirai que le pire c'est qu'il est payé pour ça.