Que d'émotion avec cette malheureuse dame qui s'est enfermée à clé dans sa salle de bains.
En même temps, l'histoire est bien triste.
Sans évoquer le fait que la malheureuse aurait tapé contre les murs sans être trop longtemps entendue : le hasard est cruel…
Quant aux conséquences sur la dame enfin libérée, mieux vaut ne pas se risquer à les mesurer (à moins de vouloir se faire mal) : jamais il n'a été question d'elle sans que l'on précise qu'elle soit "vieille", et d'une.
Reste que si son histoire prend aux tripes, elle n'est pas si exceptionnelle qu'on veut bien le croire. Pourquoi d'ailleurs faudrait-il qu'elle soit exceptionnelle pour davantage émouvoir ?
Non, encore cette nuit, mon voisin du bas a tambouriné contre la porte de sa chambre. C'est la dixième nuit qu'il me fout par terre. Bien sûr qu'il s'est claquemuré lui aussi par inadvertance. Je peux d'autant plus avancer l'explication qu'elle a déjà servi deux fois (il y a sept ans et il y a deux ans, il a déjà fait le coup).
Deux mots sur mon voisin du bas : dans les trente ans, peut-être même pas. Les deux dernières fois, il m'a expliqué que la poignée se coinçait parfois, uniquement côté intérieur (pourquoi me l'avoir expliqué deux fois ? Mystère). Pour que l'affaire tourne mal, il suffisait d'un courant d'air associé à un déplacement de la brique qui sert à bloquer la porte ouverte.
Ce type a du boulot, des potes, une voiture, bref, une vie tout ce qu'il y a de plus normale. Les nénettes, direz-vous. Mais côté nénettes aussi, tout va bien. On ne va pas lui reprocher de ne pas vouloir les supporter chez lui. Mais, dehors, il en fréquente, plutôt même pas mal. Chacun s'organise comme il l'entend, n'est-ce pas.
Voilà un type comme vous et moi.
Certes, il se débrouille assez mal pour se retrouver enfermé dans sa chambre.
Et alors ? Personne n'en fait un fromage.
Comme quoi, l'émotion, ça ne se comprend pas en claquant des doigts.