Au fond, à lire Benoît XVI, je comprends qu’il ne situe pas l’Eglise comme une institution de type ‘politique’, ce qui me conviendrait s’il n’était pas pape… Car enfin, ce que nous attendons de lui, c’est que « par le haut », il fasse bouger quelques mentalités… N’est-il pas possible d’envoyer des signes forts pour rendre visible une église qui ne se situe pas ( à l’exemple de Jésus ) sur le plan de la « loi », du jugement… mais de l’accueil, de la conversion ?
Je cite ‘ La Croix ‘ : « le chapitre consacré aux réformes demandées, comme l’ordination d’hommes mariés, le problème des divorcés remariés, ou du discours de l’Église sur la contraception, montre bien que Benoît XVI ne croit pas à une possibilité de changer l’Église par le haut, par des transformations d’organisations, ou une forme d’’ activisme ‘. »
… « la vraie réforme viendra de la Communion, d’un retour à ce qui est essentiel dans le christianisme, au moyen d’une profonde conversion. » … « Sa conviction : il faut « rendre visible le centre du christianisme et en même temps la simplicité d’être chrétien ». Benoît XVI est hanté par l’urgente nécessité de reposer la question de Dieu, dans un monde sécularisé. « Nous nous dirigeons vers un christianisme de choix » : c’est de lui que dépend aujourd’hui, dit-il encore, « la force générale de l’empreinte chrétienne ».
Je suis persuadé que l’Eglise n’est pas l’institution qui a en garde l’ordre moral d’une société.. !
Je comprends ce ton, c’est celui de l’Evangile… J’admire beaucoup de textes de Benoît XVI… Aussi, à côté de l’homme- Joseph Ratzinger , je crois me rendre compte des effets pervers de cette énorme machine qu’est le ‘ Vatican ‘ ou la curie romaine … Mais enfin, Benoît est le seul élément visible de cette « institution vaticane », que l’on identifie ( à tort ) à L’Eglise et qui s’est coupée du monde, assez rapidement après le IVème siècle … Aussi, j’attends de Benoît qu’il personnifie en quelque sorte le message institutionnel, qu’il tente humainement de faire passer ..
Ainsi je ne peux que partager ce qu’il dit quand je lis :
« Je crois que notre grande tâche est maintenant, une fois quelques questions fondamentales éclaircies, de remettre avant tout en lumière la priorité de Dieu. Aujourd’hui, l’important est que l’on voie de nouveau que Dieu existe, qu’Il nous concerne et qu’Il nous répond. »
( …)
« La communion avec le pape est d’un autre ordre, tout comme, bien entendu, et naturellement, l’appartenance à l’Église. Parmi ce 1,2 milliard, beaucoup n’en font pas intimement partie. Saint Augustin l’a déjà dit en son temps : il en est beaucoup dehors qui semblent être dedans, et il y en a beaucoup dedans qui semblent être dehors. En matière de foi, d’appartenance à l’Église catholique, intérieur et extérieur sont mystérieusement entrelacés. »