Magazine Journal intime

Silence, je tourne en rond

Publié le 25 novembre 2010 par Paulo Lobo
Il n'est pas bon de s'ignorer. J'en ai fait l'expérience l'autre jour. Sur um coup de tête, à 10h45, j'ai voulu m'ignorer. Je ne tenais plus compte de moi-même. Je prenais mes distances, en repoussant le miroir le plus loin possible. Soudain, je ne savais plus mon nom, ni mon adresse. Je me suis dit 'c'est bien, ça me fera un. nouveau départ' et puis en fouillant mes poches, j'ai trouvé le portefeuille. Dedans il y avait mes papiers d'identité. J'ai regardé longuement le portrait du bonhommei sur la carte et j'ai essayé d'imaginer sa vie, son histoire, ses rêves. Quelle existence devait être la sienne.
Ensuite, je suis parti dans la rue. Comme je n'étais plus au courant de rien, je n'avais plus d'emploi de temps, et ma montre se retrouvait au chômage. C'était une sensation improbable et belle. Evidemment, je me mis à scruter les gens mouvants. Etaient-ils comme moi, s'ignoraient-ils aussi, ou bien étaient-ils cadenassés dans leur enveloppe?
J'eus mal à la tête. La beauté et la mort se mélangèrent dans mes pensées. J'avais peur. En même temps, je n'avais pas peur, puisque je n'étais pas moi. J'ai décidé de continuer. Je prenais des photos. Je ne comprenais pas comment l'appareil photo avait surgi dans mes mains. Il y avait une urgence à fixer les images des  passants. Dans un premier temps, je déclenchais au hasard et à l'instinct. La politesse voulait que je demande la permission. Mais les clichés devenaient fades. Sourires et tensions. J'aimais quand les gens se fâchaient. Je n'étais pas décontracté. Plutôt tendu. Pourquoi fallait-il que je déclenche aussi vite?

Retour à La Une de Logo Paperblog