L’Homme d’Etat, l’Opportuniste et les Scandaleux.

Publié le 25 novembre 2010 par Neoafricain

La politique française est dans tous ses états. Au lendemain du discours de politique générale de François FILLON, force est de remarquer la classe qui est la sienne, ainsi que la stature d’homme d’Etat qu’il a définitivement acquise. Face à la crise, face aux élections qui semblent promises à la Gauche et face aux sceptiques de sa propres majorité, le gouvernement ne choisit pas l’attentisme ni la démagogie: «  Nous devons pouvoir regarder nos concitoyens dans les yeux, parce que nous avons été fidèles à nos engagements. Nous devons les convaincre que le courage des réformes est plus protecteur que la quiétude de l'inaction ». Le franc-parler qu’il a utilisé pour parler de la poursuite des réformes et de la douloureuse réduction des déficits publics sont remarquables pour un pays qui depuis des décennies est davantage habitué à vivre des vaines promesses de ses représentants politiques qu’avec la nécessaire prise de conscience des faiblesses de son système. Dans bien des domaines, la France peut être fière de son « exceptionnalisme », mais il ne survivra pas sans quelques sacrifices.

Nous avons donc d’un côté ce Premier-Ministre qui redonne des lettres de noblesse à la politique française ; et de l’autre son prédécesseur à Matignon qui est devenu l’homme politique le plus opportuniste de sa génération. Invité sur tous les plateaux de télévision, il ressasse encore et toujours sa détestation du Président de la République. N’offrant aucune véritable alternative au niveau des idées, il cherche à occuper l’espace politique par sa prétendue connaissance des secrets d’Etat. Celui qui a occupé les fonctions politiques les plus prestigieuses de la république française (Ministre des Affaires Etrangères, Ministre de l’Intérieur, Secrétaire-Général de l’Elysée, Premier-Ministre) sans n’avoir jamais été élu, succombe au populisme le plus honteux. Je ne citerai que son soudain amour du RAP pour montrer à quel point il est ridicule dans ce rôle. Mais ce qui est plus grave, c’est quand il répand dans les journaux toutes sortes d’insinuations de corruption dans l’entourage du Président de la République. Même s’il a changé de version, ce serait tout de même une première qu’un ancien Premier-Ministre soupçonne ouvertement l’ancien Président de son parti politique, son ancien Ministre de l’Intérieur, son ancien Ministre de l’Economie et l’actuel Président de corruption. On aimerait lui dire que si depuis 1995, il savait tout cela ; pourquoi n’a-t-il pas porté plainte ?

Ce malheureux Villepin est aussi un allié de ces journaux que je qualifierai de « scandaleux » ; tant ils préfèrent vivre de scandales plutôt que d’informations. L’opposition socialiste, à court d’idées neuves, se plaît elle aussi à garder vive la flamme de la suspicion. Ca lui permet de ne pas parler de son programme et de son candidat, tous deux inexistants à 18 mois des élections nationales. Il ne se passe plus une semaine sans que des prétendus secrets de la République soient évoqués dans la presse et mobilisent toute l’opinion politique ; et souvent sans apporter la moindre preuve matérielle des faits reprochés. Untel aurait touché des rétro-commissions ; un autre aurait interrompu le versement des commissions au risque de représailles ; tel attentat aurait été provoqué par l’arrêt des commissions, ... Dans ce monde au conditionnel, c’est bien la France qui se ridiculise… et au présent !

Que ceux qui ont trouvé mes termes trop flatteurs pour FILLON comprennent que dans ce brouhaha médiatique et dans cette sécheresse de débats politiques dignes des enjeux de notre temps, la France a réellement besoin de la rigueur de ce Premier-Ministre réformateur.