Ça dépend.  Souvent, ce sont ses propres clichés. Parfois, ils...

Publié le 26 novembre 2010 par Fabrice @poirpom





Ça dépend. 

Souvent, ce sont ses propres clichés. Parfois, ils les piquent à son père. Ils sont dans des vieux albums jaunis qui puent le renfermé, bien au chaud dans des cartons. D’autres fois, il les trouve. Par terre. Déchirés, esquintés.

D’où qu’elles viennent, il fourre ces photos dans son sac à dos. Les ramène chez lui. Les range précieusement dans une boîte qui un jour puera le renfermé.

Famille recomposée.

Alors il dessine. Il gribouille. Délicatement. Respectueusement. Puis il agrandit. Encore et encore et encore. Pour en faire des putains de gueules grandes comme des murs.

Il découpe ensuite. Sans trembler. Il plie délicatement, s’enfuit dans la nuit avec ces gueules sous un bras et une échelle sous l’autre. À la recherche d’un mur. Gris et moche de préférence.

Il en trouve enfin un. Il déballe son bazar, déplie les gueules et commence sa besogne. Jusqu’ici tranquille et serein, quelque chose de dingue se produit.

Il pète un câble, quoi.

Il peinturlure, à dire vrai. Comme un sauvage, certes.

Il s’appelle Stinkfish. Graffeur pochoiriste colombien qui sévit sur les murs de Bogota. Collabore régulièrement avec Bastardilla, autre graffeuse colombienne.

Et ces gueules colorées envahissantes font progressivement de l’ombre au soleil qui rayonne, trop content de voir des têtards comme Stinkfish lui tenir tête.

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