Lu dans la presse:Michel-Ange, un génie dos au monde

LE MONDE DES LIVRES | 25.11.10 | 10h23  •  Mis à jour le 25.11.10 | 10h23

D'abord, il était sale. La plupart du temps, "il se couchait et se levait dans les mêmes vêtements, sans avoir ôté ses bottes". Ensuite, il était avare, mais vraiment - jusqu'à la rapacité, voire la filouterie. N'avait-il pas enterré "un Cupidon de sa facture afin de le vieillir, de le faire passer pour un antique et le vendre dix fois son prix" ? Feignant d'être pauvre, geignant sans cesse qu'on ne le payait pas assez, il accumulait des fortunes qu'il cousait dans ses vêtements, cachait sous son lit ou investissait dans des maisons, des terres, des propriétés qu'il n'habiterait jamais. Enfin, il n'était pas aimable. Irascible même et prompt à envoyer sur les roses presque tous ses interlocuteurs, des plus humbles aux plus puissants. Ses colères étaient légendaires, son caractère grognon, ses propos blessants, son désir de commercer avec autrui à peu près nul. Il s'appelait Michelangelo Buonarroti (1475-1564), dit Michel-Ange et il fut l'un des plus grands génies de tous les temps.